Je remercie la vie. Je viens de me lever, il est 07H00. Les rideaux et les fenêtres sont ouvertes me laissant apercevoir le ciel derrière mes volets mi-clos. La moustiquaire qui m’a sauvé bien des nuits laisse passer le filet d’air frais d’une journée de mai qui s’annonce ensoleillée et chaude.

J’ai eu quelques heures de doute suite à une balade qui m’a rappelé durement ma condition, mais c’est derrière moi ou en moi. Mon moral reprend le dessus grâce à cette capacité de résilience qui fait ma force aujourd’hui, mais aussi grâce aux personnes qui m’entourent et qui m’encouragent. Un mot, un appel, un émoticône, un message vocal, toutes ces preuves d’amour accumulées ont été la bouée qui m’a permis de sortir encore plus vite la tête de l’eau.

Je fais face à ma condition, rempli de cette force vitale offerte, et je l’accepte. Je sais que ma vie a changé, que certaines choses ne seront plus possibles alors que s’ouvrent à moi d’autres possibilités dont je n’aurais même pas senti le parfum si cet accident ne m’avait pas freiné.

Ce qui n’est plus comme avant.

Je ne dis pas que ça ne changera pas avec les futures opérations, c’est un état de fait à date. je souhaite que cela change mais ça ne doit pas me mettre le genou à terre de ressasser cela à chaque instant.

Le déclencheur de cet article a été la douleur ressentie déclenchée par la position de mes talons durant la nuit (suite à cette balade). Quand je suis allongé sur le dos, comme tout le monde je crois, mes talons sont posés sur le matelas et mes pieds sont en position relâchée, les doigts de pieds me montrent le plafond. Dans cette position, c’est comme si mes os de talons étaient fêlés. Ceux qui ont déjà eu mal au coccyx connaissent cette douleur quand ils s’assoient trop longtemps sur une chaise trop dure. J’ai exactement la même sensation, tout de suite aux talons.

Une des seules positions ne générant pas de douleur.

J’ai testé la marche sans béquille pour aller jusqu’à ma boite aux lettres qui se situe quand même à 800 m de la maison. Je suis revenu avec des cloques et la peau déchirée. Plus comme avant…

Je ne marche plus pieds nus, c’est physiquement impossible. Dès que je sors de mon lit, je me chausse jusqu’au soir à l’heure où je me recouche. Évidemment, quand je suis sur un canapé, je mets mes pieds sur le fauteuil en enlevant mes chaussures, mais le pied droit ne peut pas être en contact avec un sol dur. J’ai bien dit en contact. Plus comme avant…

Quand je prends un bain, je m’assois sur le bord et je bascule dans l’eau en m’aidant de mes bras et un peu de mon pied gauche. Quand j’en ressors, c’est plus folklorique. Je bascule dans le sens de la largeur en mettant mes pieds dehors et je pousse avec mes bras pour me remettre en position assise sur le côté de la baignoire. Imaginez, c’est comme voir un saut en Fosbury en sens inverse (en partant de la zone de réception) et entièrement nu. 😆 Plus comme avant…

De la même façon, je ne peux plus prendre de douche sans chaussures. Plus comme avant…

Je ne peux plus m’assoir avec les pieds dans le vide, l’afflux sanguin dans les pieds génère trop de douleur. Je ne peux pas m’assoir trop longtemps sur une chaise avec les pieds en contact avec le sol. Idem pour le canapé. Plus comme avant…

La station debout est douloureuse en continu, le poids du corps étant uniquement supporté par ma plante de pieds. Les queues au magasin en période de confinement ne sont vraiment pas un plaisir. Plus comme avant…

Les sports que je pratiquais avant de rejoindre le sud, comme le golf, le rugby en loisirs, le foot en salle, le jogging ne sont pas possibles. Les loisirs basiques comme promener mon chien, se balader avec mes enfants (même si je ne me souviens pas qu’ils aient voulu se balader avec moi 😆 ), visiter une ville, chasser les pokemons 😆 , tout est difficile voire trop compliqué pour être réalisé. Plus comme avant…

La conduite d’une voiture est douloureuse mais réalisable. Pas le choix, si je souhaite être autonome. Comme avant mais dans la douleur.

Alors la liste est sûrement plus longue, mais je ne pense pas à tout à ce moment précis. Il y a toutes les autres choses qui découlent de ce que je n’arrive déjà plus à faire. Par exemple, si je n’arrive plus à marcher, je n’arrive forcément plus à trottiner, ni à courir. Si je ne sais plus marcher pieds nus, je dois forcément garder des chaussures à la plage ou à la piscine. Je pense que vous avez compris.

Il y a forcément du positif

Car il y a du positif en toute chose. Quand il y a du noir, il y a du blanc (ça marche aussi avec le jaune et le blanc de l’œuf 😆 ). L’être humain a cette capacité de voir un ciel bleu à travers les nuages. Ce n’est pas dit qu’il la développe mais il l’a.

Par exemple, notre déménagement du Nord au Sud (je devrais en faire un site !) nous a éloigné des personnes que l’on aime, mais la vie en Provence n’a pas son pareil ailleurs. Je vais privilégier le côté sympa de la vie en Provence afin de mettre en avant le positif dans ma vie. Ce qui ne signifie pas que j’aime moins les personnes que l’on a quittées, bien au contraire, mais mes pensées ne vont pas se focaliser dessus.

Ainsi mon accident m’empêche de vivre comme avant et m’a fait connaître le handicap et la douleur. Je ne focalise pas dessus tout le temps. Pour être honnête, il y a des fois, je craque… Mais cette situation m’a fait découvrir certaines choses.

Je me suis mis à la méditation. C’est salvateur (pas seulement pour Adamo).

J’ai fait beaucoup de séances de psychothérapie qui m’ont aidé à comprendre beaucoup de choses sur moi-même et sur mon interprétation des évènements.

J’ai découvert mon âme, d’où elle est censée venir et où elle va repartir. J’ai appris que l’on pouvait aligner le corps, l’esprit et l’âme mais je n’y suis pas encore arrivé et je doute y arriver un jour de manière consciente. De facto, je n’ai plus peur de la mort et j’aime la vie.

J’ai découvert l’instant présent mais je ne le savoure pas toujours à sa juste valeur.

J’ai rencontré des gens qui soulagent et qui soignent de façon différente mais très efficace : Bio-énergéticien, hypnothérapeute, coupeuse de feu.

Je lis. J’apprends. Je cuisine. J’écris. Je grandis.

ps : Ce n’est sûrement pas la 1ère fois que je vous parle de tout ça, mais l’ambiance du moment me donne l’envie d’en reparler. Excusez les répétitions, mon style d’écriture est thérapeutique pour moi et des fois lourd pour les autres. 😆

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