Catégorie : Mon accident

  • La peur du jugement

    La peur du jugement

    Pourquoi ai-je autant peur d’être jugé ? Pourquoi est-ce que le regard des autres sur moi me pèse autant ? Pourquoi n’arrivé-je pas à me déconnecter de ça ? Quelle importance cela a en fait ?

    Dans le cercle proche famille – amis

    J’ai ouï dire par quelqu’un de sûr qu’une personne trouvait cool ma situation. « Il a de la chance d’être tout le temps à la maison, d’être devant son ordinateur à ne rien faire ». La phrase n’est peut-être pas l’exacte réplique de celle prononcée mais le fond reste identique. Au delà de l’interprétation de ma situation par cette personne qui est à côté de la vérité, j’ai la conviction qu’elle n’est pas la seule à penser de cette façon et que certaines personnes iraient même jusqu’à envier ma position, voire, jusqu’à vouloir être à ma place. Ça me touche et je ne sais pas pourquoi…

    Pourquoi est-ce que j’ai cette conviction ? Pourquoi ça me blesse autant quand quelqu’un dit ce genre de chose ? Je sais que ce n’est pas ce que je vis et que j’aimerais être ailleurs à faire autre chose sans cet handicap et cette douleur qui me polluent.

    Ma grosse problématique est d’essayer de me regarder à travers les yeux d’autres personnes et d’imaginer ce qu’elles pensent de moi. Au-delà de l’imagination, je me persuade que c’est ce qu’elles pensent. Qui suis-je pour savoir ce que les gens pensent de moi ? C’est juste impossible. Ils ne sont pas moi et je ne suis pas eux.

    Quelle chance a eu Mel Gibson dans le film « Ce que veulent les femmes » d’entendre leurs pensées. J’adorerais avoir ce don. Que celui qui a la capacité de donner ce don, s’il m’entend, n’hésite pas à me prendre comme cobaye. 😆

    Dans le sport – rééducation

    Quand je suis sur un appareil de musculation (Vélo, rameur,…), je suis dans le double effort.

    • Le 1er, comme tout à chacun, est l’effort physique. Savoir aller chercher le maximum à chaque exercice, se vider du trop plein d’énergie et faire travailler le corps et ses organes. (Ce magnifique vaisseau qui nous transporte)
    • Le 2ème, est la gestion de la douleur. Je dois écouter mes pieds sur beaucoup d’exercices et je dois contrôler ma douleur afin qu’elle ne prenne pas le dessus pour me faire stopper l’exercice. Dernièrement je me suis mis au rameur, appareil qui sollicite l’appui. Je ne peux pas excéder un certain temps d’exercice, la douleur est trop forte. Je me suis d’ailleurs surpris à pleurer il y a quelques jours en poussant trop loin l’effort. Les larmes sont venues seules sans que je les sente venir. Une fois que je m’en suis rendu compte, j’ai stoppé l’exercice et arrêté de pleurer. Avec la transpiration, personne ne pouvait s’en rendre compte.
    Sur le rameur, je soufre énormément. Le mental doit être fort…

    Quand je suis sur un appareil, je dois faire des grimaces au bout d’un certain moment. Comme je suis un grand malade, j’en arrive des fois à me demander si les personnes qui croisent ce faciès et qui ne connaissent pas mon handicap, ne se disent pas que j’en fais un peu trop. Je me demande aussi parfois si mon bonjour n’est pas trop froid (à cause de la douleur) et donc grâce à mon don de vouloir à me mettre à la place des autres (je suis génial !), je m’imagine qu’ils se disent que je suis quelqu’un d’antipathique, de froid.

    De façon générale

    En fait, quelque soit la situation, j’ai la sensation d’être jugé. Quand je suis au sport, j’ai l’impression que certains connaissent ma situation et se disent que je dois l’exagérer : « Il n’a pas l’air handicapé celui-là ! Il n’a pas l’air d’avoir mal ! ». Je serais même prêt à porter un T-shirt avec écrit « J’ai mal mais j’ai un mental de dingue ». Je suis torturé à l’intérieur. 😆 Un grand malade.

    Quand je me gare sur une place pour handicapés, je vois les regards des gens qui cherchent le macaron sur mon parebrise et pareil, je lis sur leurs lèvres (Enfin, j’imagine savoir lire sur leurs lèvres, en fait je ne lis rien) : « Il n’a pas l’air handicapé celui-là ! » ou « ça doit être une fausse carte ! ». Et ça me met en colère…

    Même vous qui êtes en train de lire cet article, vous êtes en train de me juger. Non, je n’irai pas chez les fous ! 😆

    Quand je m’entraine à marcher sans mes béquilles, afin d’éviter les problèmes articulaires découlant de ma blessure, je jongle énormément et pourtant je n’ai fait aucun stage dans un cirque. Si je croise quelqu’un dans ces moments-là, je suis persuadé qu’il ou elle va penser que je suis guéri.

    Bilan

    Tout ça me met en colère. Ça me met dans une rage intense que j’essaye de contenir à l’intérieur de moi. En sachant, qu’à la base, tout est issu de mon imagination.

    Je n’ai pas attendu d’être blessé avant d’avoir ce comportement. Je l’ai depuis longtemps et je suis persuadé que je ne suis pas un cas isolé. Dans ma vie de tous les jours et dans mes relations avec autrui, c’est très pénalisant.

    Il faut donc que je profite du temps qui m’est accordé pour trouver une solution à ce problème. Il faut que je retrouve confiance en moi. Car si en PNL (programmation neuro linguistique), lire les pensées des autres est un outil, dans la vie de tous les jours, ça nous fait vite devenir parano…

    Des solutions

    J’ai lu quelque part que, s’il est difficile de ne plus essayer de chercher à savoir ce que l’autre pense, il faut juste s’imaginer que la personne vous trouve fantastique, extraordinaire. Ainsi on sort du cercle vicieux jugement-négatif-imagination-extrapolation-paranoïa.

    Je dois relire le livre « les 4 accords Toltèques » de Miguel Ruiz. Que ma parole soit impeccable, ne pas en faire une affaire personnelle, ne pas faire de suppositions (Tiens donc !) et toujours faire de mon mieux. Il y en a 2 ou 3 que je ne respecte plus tous les jours. 😆

    Je dois réapprendre à m’aimer et à me faire confiance. Je ne dois pas compter sur les autres pour ça. Cela passe par la méditation et la communication avec mon subconscient dans des périodes propices.

    Vous avez sûrement des astuces que vous mettez en place pour gérer ce type de comportement, alors n’hésitez pas à ma les transmettre, je suis à l’écoute.

    Pensée personnelle : « Eric, où que tu sois, mes pensées pleines d’amour et mes prières vont vers toi afin que tu trouves rapidement la lumière. Tu m’as donné sujet à réflexion, cet article est pour toi même si ce n’est pas grand chose. »

    La suite dans mon prochain article : Tu es camé Léon ?

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  • Nouvelle maison, nouveau départ

    Nouvelle maison, nouveau départ

    Chaque changement est une occasion dans la vie de prendre un nouveau départ : Changement de maison, changement de travail, changement de conjoint, changement de façon de penser, …

    Alors j’ai pris un nouveau départ imposé par la vie.

    Je n’ai pas foncé dans cette nouvelle vie avec les pieds dans les starting-blocks, je ne peux plus le faire. Alors, j’ai pris le temps. Obligé, d’une certaine façon, à m’adapter à ce nouveau rythme. Ça n’a pas été facile, j’ai fait des erreurs et mes pieds me l’ont fait savoir.

    J’ai appris, guidé par les blessures et la douleur, à vivre à mon rythme, à découvrir mon rythme, ce rythme véritable qui laisse la place à l’instant présent. Savoir vivre et savourer chaque instant.

    Je suis encore loin aujourd’hui du résultat que je souhaiterais mais j’apprends.

    Retour sur mes premiers cours qui m’ont aidé à grandir. (pas physiquement bien-sûr, on m’a enlevé trop de chair pour ça 😆 )

    Extrait de mon journal intime. Date 23.10.2017

    Ça y est le déménagement est terminé et les clefs de la maison précédente sont rendues. On respire de nouveau, on s’est éloigné des problèmes et des personnes néfastes qui ruinaient notre quotidien. Avec ce déménagement, une nouvelle page se tourne, à nous d’écrire notre nouvelle vie. Mais ce fut fastidieux et compliqué, j’ai dû regarder les amis bosser sans pouvoir trop m’activer et quand j’ai essayé, j’ai eu mal, très mal. La douleur au niveau de la plaie et aussi articulaire a été très forte, je mets ça sur l’excès de mobilité du week-end.
    Mais nous voilà dans notre nouveau chez nous, au soleil de Provence avec une vue splendide sur la flore du sud de la France, au calme (photo principale de l’article). Le rangement des cartons se fera petit à petit, il faut d’abord goûter aux joies d’un bonheur retrouvé. Je commence à lentement me réhabituer à la vie de famille et à en apprécier les bons et les mauvais côtés.
    Aujourd’hui, j’ai eu des nouvelles de J. (infirmière Léon Bérard) et ça m’a fait un bien fou. Elles ont été ma famille pendant quelques mois et j’ai besoin d’avoir de leurs nouvelles, de savoir comment elles vont.

    Le champ qui mène à la maison est juste magnifique quand arrive la saison des coquelicots. Cela montre à quel point la nature est belle.

    Extrait de mon journal intime. Date 30.10.2017

    L’infirmier est passé hier pour le changement de mon pansement et je me suis plaint de l’odeur désagréable qui se dégage de ma plaie. Au-delà du fait que je ne peux pas encore laisser tremper mon pied droit dans l’eau lors des bains ou des douches, je le lave au gant de toilette légèrement humide ou à l’aide de lingettes car les pansements sont censés être étanches. En fait, c’est parce que la plaie suinte qu’elle sent de cette façon. Je sollicite trop mon pied et les appuis à répétition empêchent la cicatrisation. Moralité, je suis contraint à ne plus poser le pied droit au sol pendant le temps de la cicatrisation.
    Des amis du Nord sont venus passer quelques jours chez nous ce week-end accompagnés de ma filleule Charlotte que je n’ai pas l’occasion de voir souvent. Ça m’a fait du bien, ça nous a fait du bien. Apéros, restaurant, marchés provençaux, visite du centre-ville d’Aix en Provence et dégustation d’olives ont été au programme avec en prime quelques moments de franches rigolades et de bonne humeur. Bien-sûr, je n’ai pas été de tous les déplacements…
    Cette semaine j’ai eu l’occasion de rencontrer une consultante de l’APEC suite à ma remise en question professionnelle et le rendez-vous a été au-delà de mes espérances tant l’interlocutrice était de qualité. L’analyse était poussée et sensitive (se rapportant à mes sensibilités), le CV a bien-sûr été évoqué mais il n’a pas été au centre du débat. Je crois que cette personne, que je suis amené à revoir, va me permettre d’évoluer. Je vais devoir effacer mes blessures qui m’empêchent d’avancer car ma vie professionnelle est une succession de trahisons acceptées, subies ou sournoises et il faut que je sorte de ce cercle vicieux. D’après elle, je retrouverai le bonheur dans la création d’une nouvelle société.

    Ma consultante de l’APEC est aussi une personne d’exception. Elle met l’humain et ses émotions au centre de chaque entretien. Elle me reçoit régulièrement, même si je ne suis pas à la recherche d’un emploi en tant que cadre.

    Quand je me sens bloqué, que j’ai des doutes sur mes compétences, que j’ai peur pour mon avenir, je vais la voir et elle me rassure.

    Elle guide mon regard et m’emmène devant mon véritable reflet afin de me rendre compte de qui je suis. Elle m’amène à avoir mon propre avis sur mes compétences. Ça n’a pas de prix. (Pour le reste il y a Eurocard, Mastercard 😆 )

    Extrait de mon journal intime. Date 06.11.2017

    Les plaies du pied droit ne sont pas encore fermées. La plaie suinte et l’odeur qui s’en dégage est gênante, désagréable et c’est surtout la preuve que c’est encore ouvert. Que c’est long. Encore une semaine qui débute et qui sera ponctuée de séances de kiné et de visites d’infirmiers.
    J’ai passé la dernière semaine à me batailler avec mon fils pour qu’il fasse ses devoirs. Cruel débat entre un père qui laisse à son fils le temps de se mettre au travail et un fils qui ne souhaite pas qu’on lui mette la pression sous peine de ne pas faire ses devoirs dans de bonnes conditions. Moralité, il attend le dernier moment, ne fait aucun effort et ne réagit que quand je finis par l’imposer sachant que le peu de temps qu’il lui reste ne sera pas suffisant. Et forcément, il n’a pas eu le temps de finir…
    Cette semaine, il faut que je prenne rendez-vous chez la psychothérapeute conseillée par mon contact à l’APEC afin qu’elle m’aide à découvrir ce pourquoi je suis fait et ce vers quoi je tends.
    Le procès a avancé et un expert judiciaire a été nommé et prépayé pour qu’il puisse établir avec exactitude l’état physique et mental dans lequel je suis. Une somme, en avance d’éventuelles indemnités, a aussi été demandée, on en attend aujourd’hui le versement.

    À ce jour, le procès n’a pas avancé d’un iota, j’en parlerai sûrement lors d’un prochain article. Tout est tellement long dans cette procédure.

    Avec le recul, je me rends compte que j’ai voulu aller trop vite. Mes plaies qui suintent, mes douleurs importantes, étaient là pour me demander de ralentir, de prendre soin de moi. Comme l’accident est sûrement un appel à changer de vie.

    Aujourd’hui, j’arrive à analyser ces choses-là en prenant le recul nécessaire. Pourquoi ça m’est arrivé ? Qu’aurais-je du faire ? Comment réagir ? Sont-ce mes guides qui me montrent le chemin ?

    La suite dans mon prochain article…

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  • Un retour pas si facile

    Un retour pas si facile

    Le 07 octobre 2017, je suis sorti de l’hôpital Léon Bérard de Hyères pour enfin retourner à la maison. Il est très difficile d’exprimer ce que l’on ressens quand on quitte un endroit où l’on est resté longtemps. La logique voudrait que l’on parle de bonheur et de joie. Joie de retrouver les siens, un environnement familier…Etc.

    Sauf que c’est le contraire qui s’est produit. Bien-sûr, j’étais heureux de rentrer, ma famille me manquait. Mais je ne pouvais pas effacer ces 6 mois de vie commune avec d’autres personnes, je ne pouvais pas effacer mon handicap. La joie et la tristesse ont cohabité pendant quelques jours.

    Extrait de mon journal intime. Date 06.10.2017

    Ça y est, j’ai fait mes adieux au plus grand nombre. Pour certains, les adieux ne sont que des au revoir parce qu’il est certain que je continuerai au moins à échanger avec eux. J’espère sincèrement que ces gens qui donnent autant, auront une vie heureuse.
    Isabelle et sa kiné Joanna, native du Portugal, avait organisé un apéritif de départ en mon honneur et en petit comité. Ça m’a énormément touché.
    Je n’oublierai jamais mon passage à Léon Bérard.

    Puis 3 jours plus tard…

    Extrait de mon journal intime. Date 09.10.2017

    Quelques jours sont passés depuis mon retour à la maison et tout se passe bien pour le moment. Certes je n’ai plus le petit déjeuner au lit et le petit coucou du matin des infirmières, mais je fais avec.
    Il faut que je mette en place une routine de travail pour ne pas rester sans rien faire. L’avantage, c’est que nous déménageons dans 15 jours, je vais donc pouvoir m’atteler à la tâche en faisant des cartons.
    Je vais continuer à apprendre l’Italien et à réviser mon anglais. Pour le reste, ce sera gym, lecture et écriture en profitant un peu du soleil que je n’ai pas eu cet été.

    2 jours plus tard, soit 5 jours après mon retour…

    Extrait de mon journal intime. Date 11.10.2017

    J’ai eu mon premier contact avec ma nouvelle kinésithérapeute. Je ne sais pas encore quoi en penser. Je ne suis plus dans un cocon avec une heure de kiné par jour, j’ai maintenant une demi-heure 3 fois par semaine. J’espère que mes pieds ne seront pas pénalisés.
    Mon frère est descendu de Lille pour faire un remplacement dans la boite que je gère à Aix en Provence. Pendant ce laps de temps de 15 jours, il loge à la maison, ce qui nous permet de passer un peu de temps ensemble. C’est l’avantage de travailler dans la même société. Il est envoyé par la direction, lui et pas un autre, parce que je peux le loger, sans ça et l’économie de bout de chandelle que cela représente, je ne suis pas sûr qu’un autre n’ait pas été choisi.
    Je suis en période de « manque », j’ai encore mes habitudes de l’hôpital fortement ancrées dans la tête. Mes copines infirmières me manquent, mes discussions et mes délires avec la petite Julie aussi, les « bonjour » échangés au hasard d’une rencontre dans un couloir, les instants passés avec Isabelle, il y a encore un vide.
    Sinon, je bouge trop, donc la douleur est plus présente et mes pansements bougent et s’enlèvent. J’espère ne pas avoir de mauvaise surprise en attrapant une infection sur ma plaie. L’avenir me le dira.

    Et enfin une semaine après, soit 11 jours après mon retour à la maison…

    Extrait de mon journal intime. Date 18.10.2017

    Le retour à la maison laisse moins de temps à l’écriture. Ce n’est pas que je n’en ai pas eu envie, l’occasion ne s’y est pas prêtée. J’ai plein de choses à raconter et je ne sais pas par où commencer. J’ai toujours cru dans ma vie qu’une mauvaise chose devait être accompagnée d’une bonne, une sorte de balance d’équité. J’ai donc cherché à savoir ce qui m’avait amené à subir cet accident, quelle était la compensation et si elle avait déjà eu lieu. J’ai cru la trouver mais je me suis trompé, au contraire cette blessure m’amène à en subir d’autres et à ce jour, je ne connais qu’une accumulation d’aventures négatives qui m’emmènent chaque jour un peu plus vers le bas. Moi qui me voyait mentalement fort au début de cette aventure, me trouve aujourd’hui bien faible. J’ai passé mon dimanche soir à pleurer et mon lundi à broyer du noir. Je n’ai plus à ce jour de contact avec le personnel de l’hôpital et, en même temps, je m’attendais à quoi ? Je suis dans un cercle vicieux.
    Isa m’a dit que j’avais un syndrome dépressif et que ça allait passer. Il faut que je sois fort, que j’attende moins des personnes qui m’entourent, que je sois moins exigeant et plus compréhensif. Il est clair que la région dans laquelle nous avons décidé d’habiter est top en ce qui concerne le climat et la proximité de la mer et de la montagne, mais les gens d’ici sont différents et j’ai beaucoup de mal à m’y faire. Ils ne se lient pas. Certains sont même vils et roublards. Il va falloir faire avec ou changer de région.
    Cet après-midi j’ai rendez-vous avec le journal « La Provence » pour raconter mon histoire. Je ne sais pas où cela va aboutir mais si ça peut aider à réglementer une profession nouvelle dans laquelle se jettent des gens sans scrupules et sans compétences, ça sera déjà un bon début.
    J’ai vu une émission qui m’a mis hors de moi dans le magazine 7 à huit de TF1. L’émission parle de la prolifération des machines de cryothérapie, les cabines station debout. Cette émission s’est déroulée en 2 phases, la première parlant des boutiques organisées avec soutien médical et kinés qui font la promotion de la récupération musculaire, de la perte de stress et de l’effet reboost d’une séance quotidienne. La 2ème phase sur les gens sans scrupule qui, en caméra cachée, vendent les séances en faisant miroiter le côté amaigrissant de la séance. Gens qui n’ont bien sûr aucune formation médicale et qui, comme dans mon cas, sont incapables de bien réagir en cas d’accident. J’ai envoyé de suite via les réseaux sociaux un message à l’émission, message aujourd’hui resté encore sans réponse. Je tenais à leur faire savoir qu’il y avait déjà eu un accident et qu’il était peut-être temps de faire encadrer cette profession afin que ce genre d’accident n’arrive plus ou qu’il soit bien géré en cas de récidive.

    Je me suis rendu compte que la maison dans laquelle nous vivions à cette époque était chargée d’ondes négatives. Beaucoup d’évènements nous avaient pourtant mis la puce à l’oreille depuis quelques mois mais nous restions sourds ou aveugles :

    • L’antenne télé qui tombe, le mat coupé net,
    • mon accident,
    • le poteau de soutien du portail qui cède,
    • 2 accidents de train sur la voie ferrée toute proche, empêchant l’accès à la maison pendant des semaines,
    • une inondation, dans le salon, parce que le voisin mitoyen a une tuile cassée et ça se déverse chez nous.

    Le déménagement, à cette époque, nous a fait énormément de bien et je pense même avec le recul, qu’il nous a sauvé.

    La suite dans le prochain article : Nouvelle maison, nouveau départ.

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  • Température du jour

    Température du jour

    Je n’ai pas eu le temps d’écrire cette semaine. D’habitude, je suis plus du jeudi matin. Le jeudi est une journée où je suis épargné par les soins. Je profite donc de ce temps pour me mettre devant mon ordinateur et écrire.

    Les idées ne me viennent pas tout de suite, je laisse mon cerveau vagabonder parmi mes souvenirs et quand j’en cible un d’intéressant, je vais plus loin afin de savoir s’il dispose d’assez de contenu pour étoffer mon article. Si j’estime le contenu suffisant, alors je laisse la place aux mots sur mon clavier sans chercher à savoir si il y a une cohérence dans ce que je raconte. Je verrai cela à la relecture.

    Bref, cette semaine, mon jeudi n’était pas un jeudi habituel puisque j’ai du me rendre à l’hôpital de la conception de Marseille afin de planifier ma prochaine opération.

    Je suis déçu du résultat de la dernière opération, je ne sens pas d’évolution notable sous mon pied droit. Et même si ma chirurgienne est contente de l’aspect général de mon pied, je sens qu’elle aussi se demande si elle n’est pas arrivée au bout du processus. Évidemment, cela reste mon interprétation.

    En discutant avec elle, je lui ai demandée s’il n’existait pas d’autres possibilités, d’autres procédés opératoires qui pourraient faire évoluer ma situation.

    Il n’y a rien de moins sûr, mais dans le doute, elle m’a programmé un rendez-vous avec l’une de ses consœurs de l’hôpital qui utilise d’autres protocoles. Il y aura peut-être une voie à creuser de ce côté-là. Réponse le 24 avril prochain. On croise les doigts. 💡

    Je me sens vidé !

    J’ai l’impression d’être comme cette voiture que j’ai photographiée dernièrement. Abandonnée, en train de rouiller, au milieu de nulle part.

    Je me sens vide d’énergie. J’ai un peu de mal à rester positif. Tout est long, tout est lent, j’ai l’impression de stagner, de ne plus avancer. Les jours se suivent et se ressemblent. Je n’ai pas ma pêche habituelle.

    Ma plaie sur le talon saigne un peu… C’est déprimant. La douleur reprend le dessus.

    Ce sentiment n’est pas nouveau, je l’ai déjà ressenti en rééducation. Juste avant ma sortie en Octobre 2017, le moral n’était pas forcément au beau fixe.

    Extrait de mon journal intime. Date 03.10.2017

    C’est le stress total, depuis que je sais que je vais partir. Je n’ai quasiment pas dormi de la nuit. J’ai essayé de méditer pour chasser le stress mais pas moyen. Je n’arrive pas à lire en moi afin de démêler ce sac de nœuds que j’ai dans la tête. Même l’écriture ne me procure plus de sentiment de libération. J’espère que la journée qui s’annonce m’apportera son lot de réponses et, à défaut, assez de bons moments pour que j’oublie tout ça.
    C’est un fiasco complet, depuis ce matin je pleure. Je n’arrive pas à m’arrêter. Seules les séances de kiné m’obligent à faire une pause. Même I. et J., les infirmières que je porterai à jamais dans mon cœur, n’ont pas réussi à me faire stopper. Je pense aux défis qui m’attendent en rentrant chez moi et je panique. Je suis incapable de reprendre le travail, la station debout est impossible et le voyage sans cannes inimaginable : Je suis inutile. Dans 3 semaines, nous déménageons et à part quelques petits cartons, je serai incapable de bouger les meubles et de conduire une camionnette : Je suis inutile. La douleur va m’empêcher de participer aux petits labeurs quotidiens : Je suis inutile. Je suis un poids mort, je ne sers à rien.

    Des jours comme aujourd’hui, je prends sur moi et j’attends le retour des beaux jours (dans la tête, bien évidemment, en Provence, il fait toujours beau dehors 😆 ).

    Il suffit de relire mon journal pour me rendre compte que, par le passé, c’était déjà le cas.

    Extrait de mon journal intime. Date 05.10.2017

    Ça y est j’ai passé le cap des trois mois en rééducation hospitalisée, je vais attaquer à compter de la semaine prochaine la rééducation à domicile. J’ai passé un cap moral assez difficile, mais le travail des infirmières pour me remettre la tête à l’endroit a encore payé. M., I. et J. sont vraiment formidables.
    J’ai pris un pot en terrasse avec ma copine Isa hier soir. Ça a été la cerise sur le gâteau pour de nouveau être au top. Elle a toujours les mots qui te rassurent sans être intrusive. Elle sait faire parler sans forcer. Elle console sans le savoir. Elle fait du bien. Elle va énormément me manquer. Il est absolument important dans ce genre d’épreuve de savoir aller vers les autres. Seul, le combat est compliqué et douloureux. Accompagné par les bonnes personnes, on arrive à soulever des montagnes.
    Ce matin, au réveil, j’ai eu peur que le moral ne suive pas comme les jours précédents. Alex, le brancardier, m’a ramené le petit déjeuner habituel, et pour me faire plaisir, il m’a ajouté un croissant. Ça a été le petit geste qui a mis mon moral au beau fixe. Je suis donc descendu à la gym pour mon dernier cours collectif. J’ai bien taquiné Marion, la kiné qui dispense ces cours depuis le début de ma rééducation.

    En plus, j’ai un rhume, j’ai du attraper froid aux pieds (j’anticipe les vannes que je risque de recevoir…).

    Bon, j’ai suffisamment ruminé (Rhume inné ? J’ai donc ce rhume depuis ma naissance…) et je ne suis pas une vache. Je retrouve mon mental de gagnant et je reviens vers vous dans mon prochain article : Un retour pas si facile.

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  • Extraits de mon journal (ép. 17)

    Extraits de mon journal (ép. 17)

    L’extrait suivant est écrit aujourd’hui, il ne date pas de ma période à l’hôpital. En lisant mon journal, je me doute bien que ma situation a changé, qu’elle a même évolué. La douleur de tous les jours, par contre, préfère rester avec moi. Elle doit se sentir bien, je dois être une personne de bonne compagnie.

    Extrait de mon journal intime. Date 05.02.2020

    Encore une nuit passée dans la souffrance donnée par ce talon du pied droit. Pas de solution pour que la douleur disparaisse ou diminue. Allongé, j’ai l’impression d’avoir le talon dans un étau. Debout, j’ai l’impression d’avoir l’arrière du talon en miettes. Je crois avoir trouvé le point commun qui justifie toutes ces douleurs de nuit. Hier, j’ai accueilli un ami à la maison et je suis resté assis pendant quelques heures, avec les pieds sous la chaise. J’arrive tellement à passer au dessus de la douleur dans ces situations en bougeant mon pied quasiment de façon automatique maintenant que j’en oublie parfois les conséquences. J’ai beau les oublier, elles, elles ne m’oublient pas… Serais-je un descendant d’Achille ? Mes parents m’auraient-ils plongé dans le Styx ? Oh la vache, je me mets à écrire comme mon père ! 😆

    Pour l’extrait suivant, revenons quelques mois en arrière. Suivant les conseils de mon médecin et de mes infirmières, je suis allé consulter le psychiatre de l’hôpital Léon Bérard. Je peux vous certifier que ça a un côté effrayant…

    Extrait de mon journal intime. Date 12.09.2017

    Je sors de chez le psychiatre de l’hôpital. C’est compliqué de s’ouvrir totalement à une personne que l’on ne connaît pas alors que l’on est incapable de parler de ce qu’on ressent avec des personnes que l’on connaît.
    Choc post traumatique suite à la douleur de l’accident, le nombre de passages au bloc, l’immobilisation, la durée d’hospitalisation, sentiment d’inutilité face au handicap… J’ai l’impression d’avoir fait le Vietnam.
    C’est dur d’entendre ça, « choc post traumatique », et dur d’imaginer que l’on peut être placé sous anti dépresseurs. Tout cela combiné à la dure réalité qu’il vous explose au visage et qu’on ne veut pas entendre : « Vous habitez loin, c’est compliqué pour votre famille de venir vous voir, vous ne gérez rien à la maison, le week-end vous êtes un poids, vous ne pouvez pas encore conduire, vous ne pouvez pas encore reprendre le travail, vous allez avoir un temps relativement long de réadaptation quand vous allez rentrer chez vous. »
    Dur de se regarder dans un miroir et d’enfin voir son vrai reflet.

    J’ai refusé les anti-dépresseurs car je souhaitais rester maître de mon cerveau et de ma capacité à guérir de ces blessures intérieures. Avec le recul, je pense que j’ai plutôt bien réussi. Ce n’est pas arrivé en claquant des doigts et j’ai du être accompagné par une psychothérapeute à ma sortie de l’hôpital, mais je suis fier de moi. Mon reflet me fait moins peur, ça doit être à cause de ma vue qui baisse. 😉

    Un retour envisageable

    C’est le 13 septembre 2017 que le premier retour est évoqué. Si je le souhaite…

    Extrait de mon journal intime. Date 13.09.2017

    Ce matin, la chirurgienne de Marseille, le Docteur Hautier, est venue depuis l’hôpital de la Conception pour faire le point sur l’état de mes pieds. La greffe sur le pied gauche est bien prise et il restera à faire quelques injections de graisse par-ci par-là pour qu’il retrouve un coussin naturel de protection pour l’amorti. En ce qui concerne le pied droit, c’est un peu plus compliqué, il faut attendre que les 2 derniers trous soient complètement rebouchés pour pouvoir faire quoi que ce soit. J’ai bien senti qu’il avait beaucoup plus souffert que l’autre et que ça allait être compliqué pour retrouver le pied d’avant.
    Je suis autorisé à sortir si je le souhaite. Mais dans le discours de la chirurgienne, je sens bien qu’elle m’invite quand même à rester. Ce n’est pas ma volonté de sortir, il y a encore un risque d’infection lié au contact osseux existant sur les deux trous. Je reste persuadé que mes pansements doivent être réalisés en milieu stérile et l’hôpital reste l’endroit le plus stérile que je connaisse. De plus, les infirmières de l’hôpital ont toute ma confiance, je connais la qualité de leur travail. Je suis maître de ma liberté, c’est mon choix et, de ce fait, l’attente devient moins longue.
    Je repousse les retrouvailles familiales, mais c’est reculer pour mieux sauter. Ma femme valide mon choix. Peut-être a-t-elle trouvé sa routine sans moi dans les pattes ? (Oh ! revoilà mon petit démon qui me parle 😆 )

    On approche donc de la sortie. C’est fou ce que ça passe vite quand on y pense. Alors que ce n’est pas du tout la même sensation quand on y est. Lorsque je refuse la 1ère sortie, il me reste 1 mois à tirer. Ce que je ne sais pas encore, c’est que les trous ne vont pas se fermer pendant ce laps de temps que je me suis accordé. Et comme, 2 ans après, le trou du calcanéum résiste toujours et encore, je me dis que j’ai bien fait de sortir.

    La suite dans mon prochain article : Température du jour.

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  • Cette vilaine peur (ép. 16)

    Cette vilaine peur (ép. 16)

    La photo vous montre mes grands talents d’acteurs. Je n’aime pas être pris en photo car j’ai peur d’être jugé. Celle-ci va m’aider à vaincre ma peur de me mettre en avant et ma peur d’être jugé comme étant ridicule. D’ailleurs je dois faire la même tête en la regardant. Et si cette photo, vous aussi, vous fait peur, ne vous en faites pas, on est dans le thème du jour. 😆

    Quand je pense à elle, la peur m’effraie. Bien qu’on ne pense pas souvent à elle directement ou alors uniquement lorsque l’on parle d’elle. Elle arrive sans prévenir, sans qu’on la sente réellement arriver. D’ailleurs, elle crée souvent un sentiment de malaise, voire plus, sans que l’on sache que c’est elle qui agit.

    J’ai eu récemment un épisode de peur qui prend le pas sur le physique lors de ma dernière intervention de lipofilling. Je crois en avoir déjà parlé. Pour ceux qui ne me suivent pas depuis le début, le passage au bloc avant l’anesthésie générale a été très compliqué. La peur m’a donné des palpitations, j’avais du mal à respirer, j’ai paniqué…

    Ce qui me donne l’envie de parler d’elle aujourd’hui, c’est la lecture de mon journal intime que j’ai écrit durant mon hospitalisation et que je mets en avant dans chaque article de façon régulière ainsi que ce que je vis au jour le jour.

    En ce qui concerne le texte issu de mon journal intime, j’ai eu peur que mon week-end se passe mal avec mon fils à cause d’une histoire de portable. Je me suis imaginé des choses et le texte du retour vous montrera que j’ai eu tort.

    Voici donc le texte la veille du dit week-end :

    Extrait de mon journal intime. Date 09.09.2017

    C’est la 1ère fois, depuis que je suis hospitalisé, que je rentre chez moi avec les pieds de plomb (ça ne va pas arranger mes problèmes de pieds 😆 ). L’hospitalisation, qui n’a pas que des mauvais côtés, m’a appris à être plus cool avec mes enfants, à privilégier le dialogue plutôt que la répression, à dire plus souvent je t’aime. Seulement voilà, mes anciens démons ne sont pas encore loin derrière moi et certaines façons de se conduire de mes loulous ont tendance à me faire fulminer.
    Cette semaine, dans un élan de générosité envers mon fils, je me décide en accord avec mon épouse de lui racheter un portable alors qu’il en était privé encore pour un siècle. La punition était justifiée, mais je pense que ce qu’il a vécu les semaines précédentes mérite bien un contre balancement. Bref, je me mets à la recherche d’un portable avec un seul frein mental : Sa sœur a gagné un IPhone grâce au résultat de son travail sur son année de 6ème, je ne peux donc pas lui payer un portable identique. Elle ne le comprendrait pas.
    Après quelques recherches, je tombe sur le Samsung 4S (Quand je pense qu’ils commercialisent le 20 en Février 😆 ). Il remplit toutes les conditions, c’est un super portable tactile et il se différencie de l’IPhone. Je m’empresse de lui passer la nouvelle en imaginant quel va être son bonheur. Donner du bonheur, c’est en recevoir puissance 1000 (Donner, c’est comme recevoir, mais sans s’en apercevoir, Pascal Obispo 😆 ). Seulement voilà, merci mais non merci, il veut un IPhone ou rien. Je lève la punition, je lui offre un nouveau portable et il trouve encore le moyen de tirer la tronche parce que ce n’est pas celui qu’il veut et en prime, je sais que je vais avoir la soupe à la grimace tout le week-end. Pourquoi rentrer ?

    Dingue, non ? Je m’imagine que mon week-end va être mauvais à cause de mon interprétation d’un évènement futur. Vous allez voir que le futur, qui est passé à présent, ne m’a pas donné raison. Et tant mieux !

    Extrait de mon journal intime. Date 11.09.2017

    Je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée particulière pour le peuple américain en ce triste 16ème anniversaire de l’attentat de New York.
    Mon week-end s’est finalement très bien passé. Après avoir eu une explication avec mon fils au sujet du téléphone, il s’est avéré qu’il avait confondu deux modèles, il est donc finalement heureux de mon choix et l’accepte avec le plus grand plaisir. (Qu’est-ce que je vous avais dit ?)
    Je viens de passer une journée plus ou moins sportive et j’ai beaucoup marché dû au fait que ma chambre a été choisie pour le grand nettoyage de printemps. Nettoyage d’une grosse heure durant lequel je ne peux bien-sûr pas être en chambre. J’ai donc fait des allers-retours dans le couloir, ce qui m’a permis de bien papoter et rigoler avec le personnel de l’hôpital. Il est à noter que mon tendon du petit doigt de pied du pied droit me fait énormément souffrir depuis qu’il a décidé de se rétracter.
    En fin d’après-midi, suite à une séance de 30 mn de vélo d’appartement intensive, j’ai décidé d’aller prendre le soleil sur ma terrasse. Isa, mon amie dont j’ai déjà parlé, a décidé de me rejoindre et nous avons discuté sympathiquement jusqu’à ce que le soleil disparaisse derrière la cime des arbres. Une charmante aide-soignante, nous voyant assis sur la terrasse, a eu l’aimable intention de nous rapporter du Perrier, boisson qui n’est servie normalement qu’aux personnes qui font des fausses routes avec l’eau classique. Il manquait juste la rondelle de citron. What else ?

    La peur mise en avant dans mon journal n’est pas une peur destructrice. Le sujet est léger et sa fin est proche. Mais il est des peurs plus néfastes qui peuvent faire plus de dégâts.

    Une personne diagnostiquée d’une maladie grave peut avoir peur de la mort et, ce faisant, ne lui ouvre-t-elle pas une porte d’entrée encore plus grande ?

    Certaines personnes ont même peur de la mort sans être malade, la fin d’une vie et son caractère inexorable peuvent être effrayants. Dans ce cas, profite-t-on réellement de l’instant présent ?

    Comment se détacher de la peur que l’on ressent pour autrui, pour sa famille, ses enfants. Vont-ils réussir ? Ne va-t-il rien leur arriver ? Comment les protéger ? Encore plus délicat puisque nous ne sommes pas maîtres de leurs vies. Nous ne les conduisons pas, nous les subissons.

    Le sujet est vaste et je souhaitais en parler car il me touche régulièrement comme il doit vous toucher tous. Ma peur au moment où j’écris, c’est la peur pour mon fils qui croit tout maitriser mais qui ne maitrise rien (vue de ma fenêtre). Je dois réussir à m’en détacher car c’est sa vie, son chemin et je ne peux y être qu’un guide. Il en est l’acteur principal.

    L’écrire, c’est le reconnaitre. Mais la peur est vile et elle ne me quitte pas facilement.

    Le lendemain

    Quand l’objet de la peur est derrière nous, quand il vient juste de passer, comment réagit-on ? Cette pression qui noue l’estomac, qui empèche de manger, se libère d’un seul coup. Double libération, mentale d’abord puis physique avec l’impression d’être malade (La libération du système digestif entraine souvent un passage aux toilettes).

    Hier j’avais peur, mais je commence à maitriser mes émotions. Hier, mon fils a eu peur et ce matin, il est malade. On parie combien que cet après-midi il gambade ?

    Il semble donc plus facile de maitriser une peur avec le journal du lendemain. Mais comme cela n’arrive que dans les films, il vaut mieux apprendre à travailler en amont en la gérant mentalement. Beaucoup d’outils sont à notre disposition, utilisons-les. Sophrologie, méditation, exercices de respiration, yoga,…

    La suite dans mon prochain article : Extraits de mon journal intime.

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