Donc, j’avais rêvé, oui car le ciel est gris
Il faut se lever, se laver, se vêtir
Et ne plus chanter si l’on n’a plus rien à dire
Mais je crois pourtant que ce rêve a du bon
Car il m’a permis de faire une chanson
Chanson de printemps, chansonnette d’amour
Chanson de 20 ans, chanson de toujours
Y’a d’la joie bonjour, bonjour les hirondelles
Y’a d’la joie dans le ciel par dessus les toits
Y’a d’la joie et du soleil dans les ruelles
Y’a d’la joie partout, y’a d’la ah ah ah
Et voilà, quoi de mieux que la chanson du grand Charles Trenet pour mettre de la joie dans les cœurs et une chanson dans la tête pour la journée. 😆
Depuis que j’écris sur le blog, j’ai parlé de ma douleur, de mes opérations, de mes pleurs, de ma solitude car le but de cette écriture est, pour moi, thérapeutique. Coucher « sur le papier » ce que j’ai vécu m’aide à me souvenir, à extérioriser, à guérir en partageant mon vécu pour qu’il soit moins lourd à porter.
Mais je n’ai pas vécu que des moments difficiles, j’ai eu des moments de joie, de bonheur. J’ai fait des rencontres merveilleuses qui m’ont apporté énormément de choses.
Mes compagnons d’infortune
Un gars, une fille. Rien à voir avec la série populaire de France 2, j’ai juste sympathisé avec 2 personnes qui étaient de sexes opposés.
La 1ère, honneur aux dames, se prénomme Isa et ce qui la caractérise, c’est un cœur énorme. La 1ère fois que je l’ai vue, si mes souvenirs sont exacts, elle arrivait en kiné. Cette femme qui dégage une énergie impressionnante, semblait connaitre tout le monde alors que c’était la 1ère fois que je la voyais. J’ai appris plus tard que c’était sa 2ème rééducation. Elle était déjà venue et une sur-opération l’avait obligée à revenir. La souffrance faisait également partie de son quotidien.
Les femmes m’intimident, j’ai donc mis du temps avant de discuter avec elle. Mais ça valait le coup d’attendre, elle est la gentillesse incarnée, elle m’a fait découvrir Laurent Gounelle en m’offrant « L’homme qui voulait être heureux ». On a discuté, on a rit, on a même programmé une soirée apéro par semaine en terrasse pour se sortir du quotidien de l’hôpital. Elle m’a apporté beaucoup, elle m’a soutenu, elle m’a transmis son énergie même quand elle n’en avait pas assez pour elle. Isa = Gros cœur, bonheur et joie.
Le 2ème se prénomme Serge, le Toulousain. Je fais une rééducation du côté de Toulon, patrie du RCT, le meilleur club de rugby de France, voire d’Europe (ça va en faire rager certains 😆 ) et je tombe sur un Toulousain. La 1ère fois que je l’ai vu, c’est parce que je l’ai entendu. Car Serge parle beaucoup avec l’accent qui chante et la voix qui porte. Serge est quelqu’un d’intelligent et de très intéressant. Il a la discussion facile et ce qu’il dit est souvent captivant. Les séances de sport de l’après-midi se faisaient régulièrement avec lui et il n’était pas rare de terminer nos discussions dans la salle de pause autour d’un café.
Aujourd’hui, je les vois beaucoup moins, mais j’essaye de garder le contact. Je suis content de parler d’eux afin qu’ils sachent l’importance qu’ils ont à mes yeux.
Les infirmières : Infirme hier ? Fort aujourd’hui grâce à elles.
Je ne citerai pas leur prénom pour ne pas les mettre mal à l’aise, contrairement à mes compagnons d’infortune, on sait où elles travaillent. Je mettrai donc juste la 1ère lettre afin qu’elles se reconnaissent si un jour j’ai la chance qu’elles me lisent.
Elles n’ont pas le droit de s’attacher aux patients, elles doivent rester professionnelles. Pas facile avec un coucou dans mon genre, qui fait l’idiot et qui cherche continuellement à capter l’attention. Elles sont un maillon de la chaine dans le processus de guérison. Elles ont été très importantes dans mon cas. J’ai eu énormément de chance d’être soigné par elles, de les rencontrer. Je ne les oublierai jamais.
- J. : Elle est jeune mais sérieuse dans son métier, elle maitrise. Ne lui demandez pas de prononcer Clint Eastwood, elle n’y arrivera pas. Ça donne lieu à beaucoup de fous rires. Elle sait mettre le patient à l’aise. Elle ressemble, dans sa façon d’être, à Isa. C’est aussi un grand cœur. Elle est pleine de vie.
- Y. : Elle est jeune mais sérieuse dans son métier, elle maitrise (je sais, je me répète, mais ça vaut pour les 2). Elle est très attentive à la douleur du patient. Quand elle fait un pansement, elle vous jauge en même temps pour voir si vous ne souffrez pas. Le bien-être du patient est important à ses yeux (Mon impression). Elle a eu les bons mots au bon moment : Merci, à jamais dans mon cœur.
- M. : L’infirmière sourire. Elle est jeune mais sérieuse dans son métier, elle maitrise (je sais, je me répète, mais ça vaut pour les 3). La croiser fait du bien, tant son sourire est communicatif. Elle fait tout pour que vous soyez au mieux. J’ai eu, une fois, un gros coup de spleen, et Y. et elle, pendant ma séance de kiné, ont rempli ma chambre de post it avec des emoticons et des mots d’encouragement. Trop géniales !!!
- V. : Elle est jeune mais sérieuse dans son métier, elle maitrise (je sais, je me répète, mais ça vaut pour les 4). Je l’ai eu moins souvent que ses collègues. Elle a du me trouver un peu lourd, j’ai peut-être abusé du comique de répétition avec elle. Elle est très carrée et professionnelle.
C’est un métier qui demande une force particulière, une grande patience et beaucoup d’endurance. Je leur dis un grand bravo et un grand merci.
Extrait de mon journal intime. Date 23.08.2017
J’ai attaqué il y a maintenant 2 semaines la méditation par le biais d’une application sur mon téléphone. C’est assez extraordinaire le bien que cela procure. 10 à 15 minutes par jour suffisent. Je crois que je vais garder cette habitude dans le futur, cela aide à se concentrer, à déstresser et à se libérer des tensions pour devenir plus zen. L’approche des choses est différente quand on s’accorde le temps de la réflexion et elle l’est encore plus quand on s’accorde le temps de la méditation. On se recentre sur soi, sur son for intérieur et on écoute son corps, on le remercie d’exister, de prendre soin de nous.
J’ai participé le 21 août dernier à une expérience humaine sans précédent à ma connaissance. J’ai médité à 20h11 heure française pendant l’éclipse solaire visible uniquement aux États-Unis. Je suis rentré dans une chaine de méditation dont le but avéré était de rendre le monde meilleur. Il fallait être 144 000 personnes au moins à méditer ensemble pour envoyer de l’amour sur la terre. J’ai trouvé l’idée sympathique, j’y ai participé. Mais face à mon manque d’expérience et à ma position de méditation allongée, je me suis endormi. Je ferai mieux dans une centaine d’année.
Des moments particuliers.
J’en parlais plus haut, mais les apéros avec Isa étaient comme une oasis au milieu du désert.
Avec une kiné, Isa organisait aussi des repas. Ces moments-là aussi étaient des moments privilégiés.
Les premiers pas entre les barres parallèles ont été aussi intenses en émotions que douloureux.
Quand je suis arrivé à l’hôpital Léon Bérard de Hyères, j’ai pu de nouveau aller aux toilettes tout seul, comme un grand. Ce fût un grand moment de bonheur. J’ai ressenti ce qu’a du ressentir Armstrong en posant son pied sur la lune… Sauf que moi, j’ai posé ma lune sans les pieds. 😆
Et puis, il y a cette sensation, générée par le fait que l’on ne puisse rien faire d’autre que de se soigner. Cette sensation agréable de pouvoir s’occuper de soi sans tension extérieure, sans avoir honte, sans jugement. Être libre de s’occuper de soi.
La suite dans mon prochain article : Mes premiers week-ends de permission.
P.s. : Merci à J. pour la photo de la terrasse des chambres de Léon Bérard. Tu es la meilleure.