La photo vous montre mes grands talents d’acteurs. Je n’aime pas être pris en photo car j’ai peur d’être jugé. Celle-ci va m’aider à vaincre ma peur de me mettre en avant et ma peur d’être jugé comme étant ridicule. D’ailleurs je dois faire la même tête en la regardant. Et si cette photo, vous aussi, vous fait peur, ne vous en faites pas, on est dans le thème du jour. 😆
Quand je pense à elle, la peur m’effraie. Bien qu’on ne pense pas souvent à elle directement ou alors uniquement lorsque l’on parle d’elle. Elle arrive sans prévenir, sans qu’on la sente réellement arriver. D’ailleurs, elle crée souvent un sentiment de malaise, voire plus, sans que l’on sache que c’est elle qui agit.
J’ai eu récemment un épisode de peur qui prend le pas sur le physique lors de ma dernière intervention de lipofilling. Je crois en avoir déjà parlé. Pour ceux qui ne me suivent pas depuis le début, le passage au bloc avant l’anesthésie générale a été très compliqué. La peur m’a donné des palpitations, j’avais du mal à respirer, j’ai paniqué…
Ce qui me donne l’envie de parler d’elle aujourd’hui, c’est la lecture de mon journal intime que j’ai écrit durant mon hospitalisation et que je mets en avant dans chaque article de façon régulière ainsi que ce que je vis au jour le jour.
En ce qui concerne le texte issu de mon journal intime, j’ai eu peur que mon week-end se passe mal avec mon fils à cause d’une histoire de portable. Je me suis imaginé des choses et le texte du retour vous montrera que j’ai eu tort.
Voici donc le texte la veille du dit week-end :
Extrait de mon journal intime. Date 09.09.2017
C’est la 1ère fois, depuis que je suis hospitalisé, que je rentre chez moi avec les pieds de plomb (ça ne va pas arranger mes problèmes de pieds 😆 ). L’hospitalisation, qui n’a pas que des mauvais côtés, m’a appris à être plus cool avec mes enfants, à privilégier le dialogue plutôt que la répression, à dire plus souvent je t’aime. Seulement voilà, mes anciens démons ne sont pas encore loin derrière moi et certaines façons de se conduire de mes loulous ont tendance à me faire fulminer.
Cette semaine, dans un élan de générosité envers mon fils, je me décide en accord avec mon épouse de lui racheter un portable alors qu’il en était privé encore pour un siècle. La punition était justifiée, mais je pense que ce qu’il a vécu les semaines précédentes mérite bien un contre balancement. Bref, je me mets à la recherche d’un portable avec un seul frein mental : Sa sœur a gagné un IPhone grâce au résultat de son travail sur son année de 6ème, je ne peux donc pas lui payer un portable identique. Elle ne le comprendrait pas.
Après quelques recherches, je tombe sur le Samsung 4S (Quand je pense qu’ils commercialisent le 20 en Février 😆 ). Il remplit toutes les conditions, c’est un super portable tactile et il se différencie de l’IPhone. Je m’empresse de lui passer la nouvelle en imaginant quel va être son bonheur. Donner du bonheur, c’est en recevoir puissance 1000 (Donner, c’est comme recevoir, mais sans s’en apercevoir, Pascal Obispo 😆 ). Seulement voilà, merci mais non merci, il veut un IPhone ou rien. Je lève la punition, je lui offre un nouveau portable et il trouve encore le moyen de tirer la tronche parce que ce n’est pas celui qu’il veut et en prime, je sais que je vais avoir la soupe à la grimace tout le week-end. Pourquoi rentrer ?
Dingue, non ? Je m’imagine que mon week-end va être mauvais à cause de mon interprétation d’un évènement futur. Vous allez voir que le futur, qui est passé à présent, ne m’a pas donné raison. Et tant mieux !
Extrait de mon journal intime. Date 11.09.2017
Je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée particulière pour le peuple américain en ce triste 16ème anniversaire de l’attentat de New York.
Mon week-end s’est finalement très bien passé. Après avoir eu une explication avec mon fils au sujet du téléphone, il s’est avéré qu’il avait confondu deux modèles, il est donc finalement heureux de mon choix et l’accepte avec le plus grand plaisir. (Qu’est-ce que je vous avais dit ?)
Je viens de passer une journée plus ou moins sportive et j’ai beaucoup marché dû au fait que ma chambre a été choisie pour le grand nettoyage de printemps. Nettoyage d’une grosse heure durant lequel je ne peux bien-sûr pas être en chambre. J’ai donc fait des allers-retours dans le couloir, ce qui m’a permis de bien papoter et rigoler avec le personnel de l’hôpital. Il est à noter que mon tendon du petit doigt de pied du pied droit me fait énormément souffrir depuis qu’il a décidé de se rétracter.
En fin d’après-midi, suite à une séance de 30 mn de vélo d’appartement intensive, j’ai décidé d’aller prendre le soleil sur ma terrasse. Isa, mon amie dont j’ai déjà parlé, a décidé de me rejoindre et nous avons discuté sympathiquement jusqu’à ce que le soleil disparaisse derrière la cime des arbres. Une charmante aide-soignante, nous voyant assis sur la terrasse, a eu l’aimable intention de nous rapporter du Perrier, boisson qui n’est servie normalement qu’aux personnes qui font des fausses routes avec l’eau classique. Il manquait juste la rondelle de citron. What else ?
La peur mise en avant dans mon journal n’est pas une peur destructrice. Le sujet est léger et sa fin est proche. Mais il est des peurs plus néfastes qui peuvent faire plus de dégâts.
Une personne diagnostiquée d’une maladie grave peut avoir peur de la mort et, ce faisant, ne lui ouvre-t-elle pas une porte d’entrée encore plus grande ?
Certaines personnes ont même peur de la mort sans être malade, la fin d’une vie et son caractère inexorable peuvent être effrayants. Dans ce cas, profite-t-on réellement de l’instant présent ?
Comment se détacher de la peur que l’on ressent pour autrui, pour sa famille, ses enfants. Vont-ils réussir ? Ne va-t-il rien leur arriver ? Comment les protéger ? Encore plus délicat puisque nous ne sommes pas maîtres de leurs vies. Nous ne les conduisons pas, nous les subissons.
Le sujet est vaste et je souhaitais en parler car il me touche régulièrement comme il doit vous toucher tous. Ma peur au moment où j’écris, c’est la peur pour mon fils qui croit tout maitriser mais qui ne maitrise rien (vue de ma fenêtre). Je dois réussir à m’en détacher car c’est sa vie, son chemin et je ne peux y être qu’un guide. Il en est l’acteur principal.
L’écrire, c’est le reconnaitre. Mais la peur est vile et elle ne me quitte pas facilement.
Le lendemain
Quand l’objet de la peur est derrière nous, quand il vient juste de passer, comment réagit-on ? Cette pression qui noue l’estomac, qui empèche de manger, se libère d’un seul coup. Double libération, mentale d’abord puis physique avec l’impression d’être malade (La libération du système digestif entraine souvent un passage aux toilettes).
Hier j’avais peur, mais je commence à maitriser mes émotions. Hier, mon fils a eu peur et ce matin, il est malade. On parie combien que cet après-midi il gambade ?
Il semble donc plus facile de maitriser une peur avec le journal du lendemain. Mais comme cela n’arrive que dans les films, il vaut mieux apprendre à travailler en amont en la gérant mentalement. Beaucoup d’outils sont à notre disposition, utilisons-les. Sophrologie, méditation, exercices de respiration, yoga,…
La suite dans mon prochain article : Extraits de mon journal intime.
Je crois que nous avons le besoin de croire que nous maitrisons notre vie et chaque fois que nous prenons conscience qu’il n’en est rien,la peur nous étreint….le « lacher prise » n’a rien d’evident, on en parle beaucoup mais l’atteindre est loin d’être facile.Vous êtes un être sincère et honnête donc un bon père.
Merci pour ce retour, c’est réconfortant !