La VAC est une machine qui traite les plaies par pression négative. En gros, mes pieds sont entourés d’un film qui les rend étanches à l’air et qui permet une aspiration de la machine 24h/24. Effet ventouse sur une plaie à vif, émotions garanties !

Le but de la manœuvre, évacuer un maximum les nécroses, le sang, éviter la formation de fibrine, empêcher la formation de bactéries et accélérer la cicatrisation.

Mon retour en chambre

De ce fait, à mon retour en chambre, j’ai bien senti qu’il y avait quelque chose de changé et que la douleur était différente. En regardant mes pieds, j’ai constaté ces grosses pailles qui aspiraient mon sang et mes pieds sous cellophane…

MEA CULPA : Ces photos ont déjà été utilisées sur les 1ers articles, mais il est vrai qu’on ne pense pas beaucoup à se prendre en photo quand on est alité à l’hôpital. Sur celle-ci, on voit très bien les câbles de la VAC. LA machine est posée au pied du lit pour éviter que je ne l’éteigne ou que je ne la dérègle ou que je ne la jette par la fenêtre.

Les réglages ont été très compliqués, l’aspiration ne devant pas être trop forte pour ne pas générer trop de douleurs mais pas trop faible pour pouvoir être efficace. Il y a eu des cas où, une mauvaise mise en place ou un petit trou, entrainait une mise en panne de l’appareil causée par une malfonction.

Il ne faut pas que cette situation dure trop longtemps sinon c’est la porte ouverte aux bactéries. Il faut donc que le personnel soignant réagisse vite. On remet une couche de cellophane ou on met des pansements sur les trous. Ça n’a pas toujours été facile, même pour eux.

Cette machine est pénible. Elle génère une douleur continue, son alarme se déclenche tout le temps (cuve pleine, tuyau pincé, trous,…) et jamais au bon moment (nuit).

A partir de ce moment là, j’ai donc vécu tout nu sous mes draps 24h/24 avec une belle blouse de l’hôpital. Plus possible d’enfiler un caleçon et un short à cause des branchements…

De nouvelles habitudes

Humilité quand tu nous tiens. Eh oui, quand ça nous arrive, on se rappelle que l’on est peu de chose. Surtout quand arrive votre première envie d’aller aux toilettes, que l’infirmière arrive avec la bassine, qu’elle vous aide à vous asseoir dessus, qu’elle vous essuie…

J’ai pleuré aussi à ce moment-là… 😥

Ensuite, c’est la toilette du matin. Si vous avez un côté pudique, il disparait assez vite. En ce qui me concerne en tout cas. Une fois encore, le personnel fait tout pour vous mettre à l’aise et ils le font bien.

Enfin, il faut se faire au fait que l’on ne va plus bouger pendant un temps indéterminé. On reste au lit sur le dos. On regarde la télé, on lit, on mange, on vit au lit.

Hop, hop, hop, on réagit !

J’ai pris ça au fur et à mesure avec humour. Une élève infirmière m’a pris comme cas de fin d’étude pour son examen (avec mon accord bien entendu) et a effectué ma toilette devant l’infirmière en chef et sa responsable d’école. Tout nu devant 3 femmes, ça n’a pas du arriver à beaucoup de monde. C’est qui le patron ?

Quand je devais faire la grosse commission, j’attendais que la personne que j’aimais le moins soit en service et je la bipais… Je sais, ce n’est pas bien. 😈 Des fois, je tapais à côté et c’était la jolie infirmière qui venait. On ne gagne pas à chaque fois. 😳

Petit aparté pour conclure

C’est marrant comme les souvenirs remontent quand on écrit. J’ai tendance à mettre de côté la douleur pour éviter qu’elle ne l’emporte sur mon mental. (Je ne gagne pas à chaque fois mais elle n’a pas gagné souvent). En réécrivant ce texte sur la VAC, je me suis remémoré une douleur oubliée, celle de l’aspiration. Croyez moi ou non, je suis bien content de l’avoir oublié.

La suite au prochain épisode : Ma vie à la conception.