Auteur/autrice : Vincent

  • Mon rapport aux choses. (ép. 7)

    Mon rapport aux choses. (ép. 7)

    Il se peut que sur certains de mes articles, vous voyez apparaitre ce type de paragraphe sur fond bleu. Ce sont des intégrations de mon journal intime. J’ai commencé à l’écrire à l’hôpital pour me rappeler de ce que je vivais quand je le vivais. Mes douleurs, mes émotions, mes joies, mes peines… Cela peut être un flash back ou une émotion du moment. Ça peut n’avoir aucun rapport avec le texte. C’est le cas aujourd’hui.

    Extrait de journal intime. Date : 17.11.2019

    Dimanche matin, quand j’écris ces lignes, je suis à la veille de mon opération. Le 4ème lipofilling depuis ma greffe. Le lipofilling consiste à prendre de la graisse dans mon ventre pour aller la glisser sous mon pied droit. Le but étant de recréer un coussin graisseux pour ne plus marcher sur les os. L’opération se fait en anesthésie générale en ambulatoire, je rentre tôt le matin et je repars le soir. Le stress monte, j’espère que le réveil post-opératoire ne sera pas trop difficile et que la douleur m’oubliera un peu. J’en ai marre, je ne veux plus vivre ça. Je sais pourtant que ce n’est pas la dernière et que c’est pour mon bien. Difficile aujourd’hui de faire la part des choses. Heureusement, c’est l’anniversaire de ma fille, mes parents sont présents, je vais réussir à penser à autre chose.

    Avant toute chose, laissez-moi vous présenter mes 2 plus fidèles visiteurs à l’hôpital de la conception de Marseille. Deux magnifiques goélands qui, comme d’autres, ont sûrement l’habitude d’être nourris par d’autres patients et qui viennent trainer (réglés comme des horloges) aux heures des repas sous nos fenêtres. Il y a quelque chose dans leur regard de très puissant, le fait que ma fenêtre soit bien fermée me rassure. 😆

    Avec la mer du Nord, le long des golfes clairs, et des vagues dodues pour arrêter les vagues, et des poissons volants, comme des goélands

    Benoit Poelvoorde « C’est arrivé près de chez vous »

    Introduction

    Tout ce que vous lirez dans cet article, comme dans les autres d’ailleurs, est le reflet de ma vision des choses, elle n’est en aucun cas une vérité établie, elle est ma vérité. La vôtre comme celle de Mulder peut être ailleurs.

    Comme raconté dans l’article précédent, j’ai découvert la magie de l’extinction de la douleur par Nathalie, mon ange coupeur de feu. Le faire sans y croire, c’est se couper énergétiquement à recevoir un soin qui n’entre pas dans la catégorie de la physique classique, dans la catégorie du palpable. Il faut être ouvert pour que les énergies communiquent.

    Nous ne sommes pas qu’un corps physique, nous sommes aussi énergie. On peut concevoir que certaines choses sont invisibles : les ondes par exemple. On ne voit pas les mots s’envoler d’un téléphone à un autre, on ne voit pas ce qui permet à un plat d’être réchauffé dans un four micro ondes.

    Est-il donc si difficile d’imaginer qu’un corps physique puisse être lui-même entouré d’autres corps énergétiques ? Que ces corps soient aussi importants pour nous que celui que nous voyons et arrivons à toucher ?

    L’âme, son voyage, la réincarnation, les cycles de vie.

    Nous sommes des âmes en voyage, nous voyageons d’incarnation en incarnation pour apprendre. Apprendre la souffrance, apprendre l’amour, apprendre la guerre, apprendre la joie, apprendre la blessure. Chaque expérience de vie est source de savoir pour notre âme. Notre corps est un vaisseau, un outil. Notre esprit, siège de la conscience, le guide en toute autonomie. L’esprit peut se connecter à l’âme pour qu’elle le guide de façon inconsciente ou consciente via la méditation.

    La naissance physique est un choix d’expérience, la mort physique est un retour au savoir ultime de l’âme qui complète son encyclopédie. Nous redevenons énergie pure au milieu d’autres âmes dont le seul maitre mot est : Amour. Peut-être que ces âmes nous entourent en ce moment même, qu’elles flottent autour de nous et qu’elles nous guident.

    (Rappel : N’oubliez pas que ce qui est écrit ne reflète que ma façon de penser et que vous avez le droit de ne pas être d’accord. Et si je ne suis pas précis et que je ne rentre pas dans les détails, cela montre juste mes limites en terme de croyance et de connaissances ou mon incapacité à condenser l’information pour ne pas en faire trop.)

    La vie est faite de cycles, ainsi dans une vie, on peut avoir la sensation que l’histoire se répète. Des échecs professionnels ou amoureux qui se répètent inlassablement sur des durées quasi identiques, tant que la chose n’est pas conscientisée et apprise, elle revient sur notre chemin de vie. Pour aller plus loin, certaines choses peuvent se transmettre d’une génération à une autre ou aussi d’une incarnation à une autre.

    Ces âmes qui nous aident

    Je vais me prendre comme exemple pour que vous puissiez comprendre ce que je crois.

    Le jour de mon accident, je ne devais pas passer en 1er dans la cabine de cryothérapie. Il y avait 2 personnes devant moi qui ont été moins sourdes ou moins aveugles que moi aux signes et qui m’ont laissé leur place.

    Pourtant le prestataire est arrivé en retard, pourtant il n’a pas su se brancher sur le courant parce que garé trop loin, pourtant son discours sur la machine n’était pas rassurant, pourtant il ne faisait pas professionnel…

    Tous ces signes ont été mis sur mon chemin pour me faire comprendre que je ne devais pas y aller ou peut-être ont-ils été mis là pour faire comprendre aux 2 autres personnes qu’elles ne devaient pas y aller.

    Peut-être que mon chemin devait passer par là et que certains guides m’y ont accompagné.

    Une âme en s’incarnant oublie le motif de son incarnation. Pour ne pas passer à côté, certaines âmes la suivent pour la guider et la mener sur son bon chemin.

    Au final, je ne me prends pas la tête sur ce que je vis et sur la douleur que je ressens. Je ne me plains pas en me disant « Pourquoi moi ? ».

    Des portes se ferment et d’autres s’ouvrent. Ainsi va la vie. Elle change mais reste belle.

    La suite dans le prochain article : Souvenirs, souvenirs.

  • Ma vie à la conception (ép. 6)

    Ma vie à la conception (ép. 6)

    Après la douleur, la chose la plus compliquée à gérer pour moi à l’hôpital, ça a été la solitude. J’ai bien sûr reçu de la visite de beaucoup de personnes et ça m’a fait énormément plaisir, mais je parle de cette solitude là, celle qui s’immisce quand les gens vous quittent. Celle qui vous prend aux tripes quand le service de jour laisse place au service de nuit. Quand après l’agitation vient le calme.

    Aussi bizarre que cela puisse paraitre, on redevient vite seul après une visite. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à cette liberté, cette chance qu’avaient les amis qui quittaient ma chambre pour rejoindre leur vie, la chance qu’avait le personnel soignant de pouvoir rentrer chez lui.

    La solitude nous amène à réfléchir sur notre situation…

    Le matin sonnait la fin de cette solitude, la fin d’une nuit souvent agitée.

    En parlant de nuit agitée…

    J’avais la chance, si tant est que l’on puisse parler de chance, d’être dans une aile de l’hôpital de la Conception complètement neuve. Je commençais à prendre mes marques avec le personnel soignant du service. J’étais plutôt à l’aise. Sauf qu’un soir…

    Un soir, vers 23h00, on m’a mis dehors, il fallait libérer la chambre. Dans ce service, priorité aux cas les plus graves, et ce soir là, un cas plus grave que le mien est arrivé et j’ai été envoyé dans un autre service de l’hôpital au 6ème étage, dans un service beaucoup moins neuf que celui que je quittais.

    On me sortait de ma zone de confort, il faisait nuit, j’étais seul, j’ai pleuré…

    Quand on est abimé, on se raccroche à tout pour ne pas sombrer. Le moindre petit détail a son importance et on prend vite ses marques. Il aide le mental à tenir bon et il arrive que, quand ces petits détails disparaissent, le mental flanche. Et la douleur reprend le dessus.

    Le lendemain, tout allait bien. Ou presque…

    C’est la peur qui m’a fait flancher, la peur de l’inconnu. Où est-ce que j’étais arrivé ? Qui allait s’occuper de moi ? J’étais certain de la gentillesse du personnel médical aux grands brûlés, ceux du 6ème Nord allaient-ils être aussi compétents et prévenants ?

    La réponse est venue assez vite avec le personnel du matin. J’ai été bien accueilli, réconforté, soigné comme si j’avais été présent entre ces murs depuis longtemps.

    La peur, vilaine émotion, qui a la sale habitude de se faire passer pour votre instinct et qui vous guide, à tort dans la mauvaise direction.

    Bref, changement d’ambiance et de hauteur, mais toujours la même douceur dans les gestes des infirmières et des aides soignantes, toujours le même sourire et la même empathie des agents des services hospitaliers.

    La seule problématique : Je suis passé d’une chambre individuelle à une chambre double. Et quand vous tombez sur quelqu’un qui vous demande si ça ne vous dérange pas si il fume à la fenêtre, je vous laisse imaginer la scène…

    Une semaine après, j’étais de nouveau en chambre simple. Ouf 😆

    Ma rencontre avec un autre ange

    Je ne suis plus capable aujourd’hui de dire à quelle date exactement j’ai été mis en contact avec Nathalie. Cela n’a pas beaucoup d’importance, l’importance réside dans la rencontre et ce qu’elle m’a apporté.

    Le monde est petit, je le prouve dans la phrase qui suit, soyez attentifs : Mes parents qui vivent encore dans le Nord de la France parlent de mon accident à un de leurs couples d’amis. Ce couple d’amis raconte à son tour mon histoire, au téléphone, à leur fille qui est partie vivre sur Marseille. Pendant qu’ils l’appellent, elle est en train de recevoir des amis dont l’enfant s’est brûlé gravement quelques mois auparavant. Face à la douleur, ces parents font appel à une coupeuse de feu qui éteint la douleur de leur fils instantanément. Ils proposent donc à leur hôte de me transmettre ses coordonnées en remontant la chaine en sens inverse. Ce qui fut fait.

    C’est ainsi que j’ai rencontré Nathalie.

    Nathalie est donc, vous l’aurez compris, coupeuse de feu. Et ses capacités en la matière sont très développées. Elle arrivait à éteindre mes douleurs à distance, par téléphone. Et pour ce faire, je l’appelais quotidiennement.

    Vous n’imaginez pas à quel point c’est impressionnant, la douleur disparait à une vitesse !!! Aucun médicament n’a été aussi rapide et n’a eu ce résultat sur moi.

    Il y avait dans ces coups de fil, la partie charme durant laquelle elle était concentrée sur la gestion de ma douleur et la partie psychologie car elle était toujours attentive à mes histoires. Elle ne se contentait pas de me soigner les pieds, elle me soignait aussi la tête.

    Si un jour tu lis ceci Nathalie, je t’envoie un énorme merci car tu m’as beaucoup aidé. 😉

    Mon accident m’a permis de rencontrer des personnes hors du commun, des personnes avec des dons. Il m’a ouvert l’esprit, développé mon champs des possibles. Mon rapport avec certaines choses ont changé. Et tant mieux…

    La suite dans mon prochain article : Mon rapport aux choses.

  • Branché à la VAC (ép. 5)

    Branché à la VAC (ép. 5)

    La VAC est une machine qui traite les plaies par pression négative. En gros, mes pieds sont entourés d’un film qui les rend étanches à l’air et qui permet une aspiration de la machine 24h/24. Effet ventouse sur une plaie à vif, émotions garanties !

    Le but de la manœuvre, évacuer un maximum les nécroses, le sang, éviter la formation de fibrine, empêcher la formation de bactéries et accélérer la cicatrisation.

    Mon retour en chambre

    De ce fait, à mon retour en chambre, j’ai bien senti qu’il y avait quelque chose de changé et que la douleur était différente. En regardant mes pieds, j’ai constaté ces grosses pailles qui aspiraient mon sang et mes pieds sous cellophane…

    MEA CULPA : Ces photos ont déjà été utilisées sur les 1ers articles, mais il est vrai qu’on ne pense pas beaucoup à se prendre en photo quand on est alité à l’hôpital. Sur celle-ci, on voit très bien les câbles de la VAC. LA machine est posée au pied du lit pour éviter que je ne l’éteigne ou que je ne la dérègle ou que je ne la jette par la fenêtre.

    Les réglages ont été très compliqués, l’aspiration ne devant pas être trop forte pour ne pas générer trop de douleurs mais pas trop faible pour pouvoir être efficace. Il y a eu des cas où, une mauvaise mise en place ou un petit trou, entrainait une mise en panne de l’appareil causée par une malfonction.

    Il ne faut pas que cette situation dure trop longtemps sinon c’est la porte ouverte aux bactéries. Il faut donc que le personnel soignant réagisse vite. On remet une couche de cellophane ou on met des pansements sur les trous. Ça n’a pas toujours été facile, même pour eux.

    Cette machine est pénible. Elle génère une douleur continue, son alarme se déclenche tout le temps (cuve pleine, tuyau pincé, trous,…) et jamais au bon moment (nuit).

    A partir de ce moment là, j’ai donc vécu tout nu sous mes draps 24h/24 avec une belle blouse de l’hôpital. Plus possible d’enfiler un caleçon et un short à cause des branchements…

    De nouvelles habitudes

    Humilité quand tu nous tiens. Eh oui, quand ça nous arrive, on se rappelle que l’on est peu de chose. Surtout quand arrive votre première envie d’aller aux toilettes, que l’infirmière arrive avec la bassine, qu’elle vous aide à vous asseoir dessus, qu’elle vous essuie…

    J’ai pleuré aussi à ce moment-là… 😥

    Ensuite, c’est la toilette du matin. Si vous avez un côté pudique, il disparait assez vite. En ce qui me concerne en tout cas. Une fois encore, le personnel fait tout pour vous mettre à l’aise et ils le font bien.

    Enfin, il faut se faire au fait que l’on ne va plus bouger pendant un temps indéterminé. On reste au lit sur le dos. On regarde la télé, on lit, on mange, on vit au lit.

    Hop, hop, hop, on réagit !

    J’ai pris ça au fur et à mesure avec humour. Une élève infirmière m’a pris comme cas de fin d’étude pour son examen (avec mon accord bien entendu) et a effectué ma toilette devant l’infirmière en chef et sa responsable d’école. Tout nu devant 3 femmes, ça n’a pas du arriver à beaucoup de monde. C’est qui le patron ?

    Quand je devais faire la grosse commission, j’attendais que la personne que j’aimais le moins soit en service et je la bipais… Je sais, ce n’est pas bien. 😈 Des fois, je tapais à côté et c’était la jolie infirmière qui venait. On ne gagne pas à chaque fois. 😳

    Petit aparté pour conclure

    C’est marrant comme les souvenirs remontent quand on écrit. J’ai tendance à mettre de côté la douleur pour éviter qu’elle ne l’emporte sur mon mental. (Je ne gagne pas à chaque fois mais elle n’a pas gagné souvent). En réécrivant ce texte sur la VAC, je me suis remémoré une douleur oubliée, celle de l’aspiration. Croyez moi ou non, je suis bien content de l’avoir oublié.

    La suite au prochain épisode : Ma vie à la conception.

  • Mes premiers jours à la Conception (ép. 4)

    Mes premiers jours à la Conception (ép. 4)

    Je suis intégré dans une chambre du service des grands brûlés de l’hôpital de la Conception de Marseille. Ça y est, pour la première fois de ma vie, je suis interne mais pas pour mes études. 😆

    Accueil

    Les premières heures dans l’intégration d’un malade en chambre sont cruciales pour son mental, pour sa faculté à accepter sa situation. Pour ça, le personnel des grands brûlés de l’hôpital de la Conception à Marseille est top. Les agents d’entretien, les aides soignantes et les infirmières ont toutes et tous une grande empathie. Ils font tout pour que l’on se sente bien.

    Ils sont gentils, souriants, prévenants et disponibles malgré le nombre de chambres à gérer. Ils ont un rôle prépondérant dans le processus de guérison, et dans le mien, ils ont joué pour beaucoup.

    Me voilà donc installé, je jongle entre la douleur et les médicaments passés en intraveineuse, la télé comble les silences. Au fait, en parlant de médicaments…

    Retour sur les médicaments et leurs effets en début de traitement.

    Les Dafalgan codéinés ont vite été trop faibles pour m’aider à lutter contre la douleur. J’ai donc eu la chance de tester l’Izalgi (paracétamol associé à un opiacé), mais la puissance de la molécule a déclenché chez moi des hallucinations ou des situations que seul moi pouvais voir. Un jour, allongé sur mon fauteuil, ma grand-mère est descendue du ciel pour me caresser les cheveux et me prendre la main. La douleur que je ressentais à ce moment là s’est apaisée… Ma respiration s’est aussi quasiment arrêtée, il était donc plus sage de changer de traitement.

    Je suis passé au Tramadol qui n’est pas un dérivé de la morphine. Bon compromis !

    Informations sur mon état

    Mais revenons à nos moutons (En écrivant cette expression, je me suis demandé d’où elle venait, je vous en fais don : Elle vient de la littérature du XVème siècle « La farce de Monsieur Pathelin » d’un auteur inconnu. Un drapier arrive au cours d’un procès de vol de moutons et un imbroglio plus tard, le juge ne comprenant pas pourquoi on parle de draps dit cette phrase qui va rester « Revenons à nos moutons »).

    Bref revenons à mes boutons.

    Le docteur Hautier et Arthur, son interne, qui s’occupent tous deux de mon cas sont passés me voir en chambre. Ils m’expliquent que la brûlure par le froid chimique progresse pendant 45 jours et que pendant ce laps de temps, rien ne peut la stopper ni la freiner.

    Il va falloir enlever les nécroses de chair au fur et à mesure avec un bistouri électrique sous anesthésie générale tout en continuant à enlever la fibrine et ce le plus souvent possible à savoir tous les 3 ou 4 jours.

    A ce moment-là, je subis, je ne me rends toujours pas compte de la gravité de l’accident. Je suis au bon endroit et on va sûrement me guérir.

    Ma première opération

    Je suis incapable de me souvenir de la date et ça ne revêt aucune espèce d’importance. Je me souviens du froid, de l’attente dans le couloir avant d’accéder au bloc, peut-être n’était-ce même pas pour la 1ère.

    Et puis je l’ai vu, cet ange qui allait m’accompagner dans 95% de mes opérations, Sandrine, l’assistante anesthésiste du bloc et sa capacité à me mettre dans une situation de confort en un instant. Au delà du métier qu’elle pratique à merveille, Sandrine, c’est un regard et un sourire qui envoient de l’amour et de la bienveillance. Quand elle vous tient la main, vous recevez un flux gigantesque d’énergie positive.

    Puis on m’installe sur le bloc, on me prépare pour l’opération et on m’endort…

    Je me réveille dans un service de réanimation, je ne maitrise ni ma respiration ni ma capacité à ouvrir les yeux. Je voudrais me réveiller mais je n’y arrive pas. Cette sensation est très désagréable, je n’aime pas du tout. Je suis entouré de personnes qui sortent, elles aussi, du bloc. Ça bipe dans tous les coins. Les bruits sont agressifs, c’est un cauchemar. Il y a des poches de sang et d’urine sur les lits de certains patients.

    Petit à petit, je retrouve mes esprits, ça me semble être une éternité. Une fois stabilisé et réveillé, on me renvoie en chambre. Dieu merci !

    La suite dans mon prochain article : Branché à la VAC.

  • Mon week-end à Bordeaux

    Mon week-end à Bordeaux

    Tous les ans depuis mon arrivée à Aix en Provence, nous avons pris l’habitude avec mon frère et deux amis très proches de nous retrouver au moins une fois par an pour faire la fête et pour ne pas couper les ponts.

    Depuis mon accident, étant à mobilité réduite, les week-ends se sont déroulés directement chez moi afin de m’éviter les déplacements difficiles.

    C’est la première fois, 30 mois après l’accident, que nous décidons d’organiser le tout sur terrain neutre : Bordeaux.

    Emplacement au top.

    Un de mes amis s’est chargé de la location au plus proche du centre afin d’éviter les marches intempestives. N’oublions pas que je suis encore en béquilles et toujours handicapé. 😆

    Bordeaux est une ville magnifique avec une richesse architecturale qui n’a rien à envier à d’autres villes de France. Mais elle est grande et j’ai peut-être un peu surestimé mes capacités à me mouvoir sans difficulté.

    Le mental, il a des trous comme l’emmental.

    Je me suis rendu compte avant ce week-end que j’avais un mental qui me permettait de réaliser certaines choses en passant au-dessus de la douleur.

    je me suis rendu compte pendant ce week-end que j’avais aussi des failles :

    • Il faut absolument que je sache où l’on va (distance) pour me permettre de passer au dessus de la douleur.
    • Je ne profite pas du chemin. Je travaille sur moi. Je me relâche que quand les objectifs géographiques sont atteints.
    • Je ne veux pas être un frein alors je ne force pas les arrêts alors que j’aurais peut-être du.
    • Je suis limité
    Lors de la visite de la cathédrale, j’aurais peut-être du passer plus de temps à l’intérieur pour me reposer les pieds. Pour ne pas être celui qui bloque, j’ai été le premier à repartir… Erreur de jugement.

    Et boum !

    Moralité, à un moment, la fatigue et la douleur aidant, j’ai explosé sur une futilité. J’ai gâché la fête… Je me suis mis à hurler sur mon frère qui souhaitait recommander un verre.

    J’ai stoppé mes potes dans leur élan alors que j’aurais très bien pu aller me coucher et leur laisser le champ libre. Nous n’étions pas obligés de finir toutes les soirées ensemble et à la même heure…

    Je crois que, dans ces moments de contrôle, je ne contrôle que la douleur et pas mes émotions. Je laisse des émotions négatives prendre l’ascendant sur mon bien-être. Il faut que j’apprenne à les détecter, les analyser et que je sache les atténuer voire les faire disparaitre.

    Pour la petite histoire, juste avant, en sortant du restaurant, nous avions croisé un jeune couple d’une trentaine d’années qui se garait sur une place pour handicapés sans qu’aucun des deux ne le soient bien évidemment. Je me suis permis de faire la réflexion à l’homme qui m’a bien sûr envoyé paitre. Je n’ai pas réussi à faire descendre la pression de ce moment-là de bêtise humaine et d’égoïsme pur et dur.

    C’est sûrement le déclencheur.

    Bilan

    Ça fait du bien de prendre l’air même si ça fait mal et que c’est compliqué à gérer. Je pense que j’ai visé un peu au dessus de mes capacités mentales et physiques du moment. La luminosité baisse, la fatigue automnale arrive, toutes ces petites choses font que j’aurais peut-être du faire moins d’efforts. Lundi, j’ai eu énormément mal à mon pied droit.

    Mais je ne regrette rien, l’amitié vaut le coup de faire des sacrifices, l’amitié d’un frère encore plus.

    Note pour plus tard : Si les potes ne m’en veulent pas trop, il faudra faire ça avec l’arrivée des beaux jours, quand le corps refait le plein de vitamines.

    Merci Frérot, merci les potos… (Private Joke : Bordeaux rosé, le bordeaux mais rosé)