Tout se passe en avril 2017. Je suis abonné dans une salle de sport. Cela fait un peu plus d’un an que je suis installé dans le Sud.
Un prestataire exterieur à la salle propose des séances de cryothérapie dans un camion qu’il a aménagé avec une cabine spéciale « Corps entier ». Je suis curieux, on m’a conseillé de le faire, alors je me lance : Rendez-vous est pris le lundi 24 avril 2017 à 17h00.
Le jour J
La personne qui m’a conseillé de faire la séance décide finalement de ne pas venir, je propose donc à mon épouse de venir avec moi. Arrivés sur place à l’heure, nous remplissons des questionnaires de santé avec le responsable de la salle de sport, le prestataire est en retard… (1er signe)
Le prestataire arrive avec son camion, se gare proche de la salle car il doit se raccorder au courant de la salle. Après quelques manœuvres, la prise est trop courte de quelques centimètres… (2ème signe)
Enfin raccordé, le prestataire refuse que la 1ère personne passe tout de suite, elle vient de prendre le soleil, ce qui est incompatible avec la cryothérapie corps entier. Elle doit attendre 30mn. Mon épouse doit se rendre aux vestiaires, je prends donc sa place…
Avant la séance, voici quelques phrases prononcées par le prestataire : « Je rentre de vacances, la machine n’a pas fonctionné depuis 15 jours. », « Elle a l’air d’être prête, vous pouvez y aller ». Pas très sûr de lui, pas très pro… (3ème signe)
La séance
Je suis équipé uniquement de bottes en feutrine et de mon caleçon. Pas de masque, pas de gants. Dès les premières secondes, je sens que ça me brûle au niveau des voûtes plantaires. J’en fais la remarque au prestataire qui m’informe du caractère normal de la chose.
Petit aparté : Je fais confiance facilement. Dans le cas présent, je suis face à un professionnel dont c’est le métier. Comme c’est ma première expérience, je ne vais pas à l’encontre de ses conseils.
Une minute ou deux passent et la gêne s’est transformée en douleur. ça vient par vague, le froid endort puis brûle à nouveau. J’insiste auprès du prestataire. La douleur va grandissante. Il décide de vérifier mes mains. Je n’ai pas la maladie de Raynaud. Pour lui, tout va bien, la séance continue.
La maladie de Raynaud est un état touchant le flux sanguin vers les extrémités telles les doigts, les orteils, le nez et les oreilles en cas d’exposition à des changements de température ou de stress. Elle n’a pas de cause définie, ce qui la distingue du syndrome de Raynaud, secondaire à une prise médicamenteuse ou à une autre maladie.
Un des symptômes : une douleur dans la région atteinte. Source : Wikipedia.
Petit aparté n°2 : Pendant la séance, le prestataire ne s’occupe pas de moi, il est au téléphone, rentre et sort du camion à plusieurs reprises.
La douleur devient insupportable, je le fais savoir. Le prestataire m’annonce qu’il reste 10 secondes (il en restait en fait 30), il m’amène jusqu’à la fin de la séance et ouvre enfin la porte de la cabine…
Sortie de la cabine
Je ne sens plus mes pieds. Le prestataire me demande de m’assoir sur un banc à quelques mètres de la cabine et de garder mes bottes afin que mes pieds se réchauffent. Il a toujours le sourire…
Entre 30 et 60 secondes plus tard, il m’enlève mes bottes et de l’azote liquide se répand sur le sol du camion. Le sol craque sous l’effet du froid, l’azote liquide est à – 196° C. C’est la panique pour le prestataire qui ne s’occupe que de sa machine, je suis le cadet de ses problèmes.
Mes pieds sont congelés au niveau de la voûte plantaire sur 1 cm d’épaisseur, il me dit d’aller les mettre au soleil afin qu’il se réchauffent, prend son téléphone et contacte le fournisseur de la cabine pour lui signaler qu’elle a un problème.
Ma femme et la personne censée prendre ma suite sont effarées par l’état de mes pieds. La cliente suivante court vers la salle de sport pour aller chercher un pull pour réchauffer mes pieds et prévient le responsable de la salle qui, me voyant, a le bon réflexe d’appeler les pompiers.
Les pompiers arrivent rapidement, tant mieux, parce que la douleur se réveille…
La suite dans un prochain article : Mon arrivée à l’hôpital.