Auteur/autrice : Vincent

  • Le journal intime d’un arbre de Didier Van Cauwelaert

    Le journal intime d’un arbre de Didier Van Cauwelaert

    Une fois n’est pas coutume, mon manque de culture littéraire m’amène pour la 1ère fois sur la route de Didier Van Cauwelaert. Un écrivain à succès, qui a remporté le prix Goncourt, mais pas que, puisqu’il n’est pas qu’écrivain papier et il n’a pas gagné qu’un seul prix. Moralité : Je ne l’ai pas lu pour la 1ère fois parce qu’il n’est pas connu, mais bien parce que je ne lisais pas. Un grand merci à Sylvie qui m’a mis le livre dans les mains.

    Où ?

    L’histoire se déroule en France, peu importe la ville exacte, le voyage est plus temporel.

    Quand ?

    L’histoire est contemporaine. Le héros, qui ne vous laisse pas de bois, part d’une situation au présent et on avance vers l’avenir en se remémorant son passé.

    Qui ?

    • Tristan, le poirier tri-centenaire
    • Yannis, l’écrivain amoureux des arbres
    • Manon, ou Tristane, jeune voisine du propriétaire de l’arbre, future sculpteure sur bois.

    L’histoire :

    L’auteur a abattu du bois pour écrire un tel bouquin. Voici l’histoire originale de Tristan, poirier tri-centenaire, qui s’écroule un jour de tempête juste avant d’être intégré par un critique d’arbres dans le bouquin des arbres remarquables.

    Tristan est le héros du bouquin. il nous raconte comment il meurt, s’éteint, comment il en prend conscience, si tant est qu’il ait une conscience. Il continue de vivre avec les personnes qui pensent encore à lui ou qui possèdent encore un peu de lui. Il faut dire que Manon sculpte sa première œuvre dans le bois de Tristan et que c’est de lui que lui viendra son nom d’artiste : Tristane.

    Il accompagne donc Yannis l’écrivain et Tristane la sculpteure, tout au long de leurs vies respectives tout en étant absorbé, adouci ou gêné par ses souvenirs aussi étonnants qu’intéressants.

    Ce bouquin donne envie de se rapprocher de la nature et d’étudier le langage des arbres de façon plus scientifique. En tout cas, il est à lire sans modération, vous n’aurez pas la gueule de bois. 😆

    Bonne lecture.

  • De la joie en rééducation (ép. 14)

    De la joie en rééducation (ép. 14)

    Et voilà, quoi de mieux que la chanson du grand Charles Trenet pour mettre de la joie dans les cœurs et une chanson dans la tête pour la journée. 😆

    Depuis que j’écris sur le blog, j’ai parlé de ma douleur, de mes opérations, de mes pleurs, de ma solitude car le but de cette écriture est, pour moi, thérapeutique. Coucher « sur le papier » ce que j’ai vécu m’aide à me souvenir, à extérioriser, à guérir en partageant mon vécu pour qu’il soit moins lourd à porter.

    Mais je n’ai pas vécu que des moments difficiles, j’ai eu des moments de joie, de bonheur. J’ai fait des rencontres merveilleuses qui m’ont apporté énormément de choses.

    Mes compagnons d’infortune

    Un gars, une fille. Rien à voir avec la série populaire de France 2, j’ai juste sympathisé avec 2 personnes qui étaient de sexes opposés.

    La 1ère, honneur aux dames, se prénomme Isa et ce qui la caractérise, c’est un cœur énorme. La 1ère fois que je l’ai vue, si mes souvenirs sont exacts, elle arrivait en kiné. Cette femme qui dégage une énergie impressionnante, semblait connaitre tout le monde alors que c’était la 1ère fois que je la voyais. J’ai appris plus tard que c’était sa 2ème rééducation. Elle était déjà venue et une sur-opération l’avait obligée à revenir. La souffrance faisait également partie de son quotidien.

    Les femmes m’intimident, j’ai donc mis du temps avant de discuter avec elle. Mais ça valait le coup d’attendre, elle est la gentillesse incarnée, elle m’a fait découvrir Laurent Gounelle en m’offrant « L’homme qui voulait être heureux ». On a discuté, on a rit, on a même programmé une soirée apéro par semaine en terrasse pour se sortir du quotidien de l’hôpital. Elle m’a apporté beaucoup, elle m’a soutenu, elle m’a transmis son énergie même quand elle n’en avait pas assez pour elle. Isa = Gros cœur, bonheur et joie.

    Le 2ème se prénomme Serge, le Toulousain. Je fais une rééducation du côté de Toulon, patrie du RCT, le meilleur club de rugby de France, voire d’Europe (ça va en faire rager certains 😆 ) et je tombe sur un Toulousain. La 1ère fois que je l’ai vu, c’est parce que je l’ai entendu. Car Serge parle beaucoup avec l’accent qui chante et la voix qui porte. Serge est quelqu’un d’intelligent et de très intéressant. Il a la discussion facile et ce qu’il dit est souvent captivant. Les séances de sport de l’après-midi se faisaient régulièrement avec lui et il n’était pas rare de terminer nos discussions dans la salle de pause autour d’un café.

    Aujourd’hui, je les vois beaucoup moins, mais j’essaye de garder le contact. Je suis content de parler d’eux afin qu’ils sachent l’importance qu’ils ont à mes yeux.

    Les infirmières : Infirme hier ? Fort aujourd’hui grâce à elles.

    Je ne citerai pas leur prénom pour ne pas les mettre mal à l’aise, contrairement à mes compagnons d’infortune, on sait où elles travaillent. Je mettrai donc juste la 1ère lettre afin qu’elles se reconnaissent si un jour j’ai la chance qu’elles me lisent.

    Elles n’ont pas le droit de s’attacher aux patients, elles doivent rester professionnelles. Pas facile avec un coucou dans mon genre, qui fait l’idiot et qui cherche continuellement à capter l’attention. Elles sont un maillon de la chaine dans le processus de guérison. Elles ont été très importantes dans mon cas. J’ai eu énormément de chance d’être soigné par elles, de les rencontrer. Je ne les oublierai jamais.

    • J. : Elle est jeune mais sérieuse dans son métier, elle maitrise. Ne lui demandez pas de prononcer Clint Eastwood, elle n’y arrivera pas. Ça donne lieu à beaucoup de fous rires. Elle sait mettre le patient à l’aise. Elle ressemble, dans sa façon d’être, à Isa. C’est aussi un grand cœur. Elle est pleine de vie.
    • Y. : Elle est jeune mais sérieuse dans son métier, elle maitrise (je sais, je me répète, mais ça vaut pour les 2). Elle est très attentive à la douleur du patient. Quand elle fait un pansement, elle vous jauge en même temps pour voir si vous ne souffrez pas. Le bien-être du patient est important à ses yeux (Mon impression). Elle a eu les bons mots au bon moment : Merci, à jamais dans mon cœur.
    • M. : L’infirmière sourire. Elle est jeune mais sérieuse dans son métier, elle maitrise (je sais, je me répète, mais ça vaut pour les 3). La croiser fait du bien, tant son sourire est communicatif. Elle fait tout pour que vous soyez au mieux. J’ai eu, une fois, un gros coup de spleen, et Y. et elle, pendant ma séance de kiné, ont rempli ma chambre de post it avec des emoticons et des mots d’encouragement. Trop géniales !!!
    • V. : Elle est jeune mais sérieuse dans son métier, elle maitrise (je sais, je me répète, mais ça vaut pour les 4). Je l’ai eu moins souvent que ses collègues. Elle a du me trouver un peu lourd, j’ai peut-être abusé du comique de répétition avec elle. Elle est très carrée et professionnelle.

    C’est un métier qui demande une force particulière, une grande patience et beaucoup d’endurance. Je leur dis un grand bravo et un grand merci.

    Extrait de mon journal intime. Date 23.08.2017

    J’ai attaqué il y a maintenant 2 semaines la méditation par le biais d’une application sur mon téléphone. C’est assez extraordinaire le bien que cela procure. 10 à 15 minutes par jour suffisent. Je crois que je vais garder cette habitude dans le futur, cela aide à se concentrer, à déstresser et à se libérer des tensions pour devenir plus zen. L’approche des choses est différente quand on s’accorde le temps de la réflexion et elle l’est encore plus quand on s’accorde le temps de la méditation. On se recentre sur soi, sur son for intérieur et on écoute son corps, on le remercie d’exister, de prendre soin de nous.
    J’ai participé le 21 août dernier à une expérience humaine sans précédent à ma connaissance. J’ai médité à 20h11 heure française pendant l’éclipse solaire visible uniquement aux États-Unis. Je suis rentré dans une chaine de méditation dont le but avéré était de rendre le monde meilleur. Il fallait être 144 000 personnes au moins à méditer ensemble pour envoyer de l’amour sur la terre. J’ai trouvé l’idée sympathique, j’y ai participé. Mais face à mon manque d’expérience et à ma position de méditation allongée, je me suis endormi. Je ferai mieux dans une centaine d’année.

    Des moments particuliers.

    J’en parlais plus haut, mais les apéros avec Isa étaient comme une oasis au milieu du désert.

    Avec une kiné, Isa organisait aussi des repas. Ces moments-là aussi étaient des moments privilégiés.

    Les premiers pas entre les barres parallèles ont été aussi intenses en émotions que douloureux.

    Quand je suis arrivé à l’hôpital Léon Bérard de Hyères, j’ai pu de nouveau aller aux toilettes tout seul, comme un grand. Ce fût un grand moment de bonheur. J’ai ressenti ce qu’a du ressentir Armstrong en posant son pied sur la lune… Sauf que moi, j’ai posé ma lune sans les pieds. 😆

    Et puis, il y a cette sensation, générée par le fait que l’on ne puisse rien faire d’autre que de se soigner. Cette sensation agréable de pouvoir s’occuper de soi sans tension extérieure, sans avoir honte, sans jugement. Être libre de s’occuper de soi.

    La suite dans mon prochain article : Mes premiers week-ends de permission.

    P.s. : Merci à J. pour la photo de la terrasse des chambres de Léon Bérard. Tu es la meilleure.

    Abonnez-vous !

    Vous souhaitez recevoir directement sur votre boite mail le dernier article du blog ? Inscrivez-vous en suivant ce lien.

  • Léon Bérard de Hyères, la suite (ép. 13)

    Léon Bérard de Hyères, la suite (ép. 13)

    Il me semble m’être arrêté au retour de la séance de kiné du matin lors de mon précédent article. Pour rappel : levé 07h30, piqûre, petit déjeuner, douche, soins, kiné. En général, la matinée passe très vite et quand je retourne en chambre, mon repas arrive dans la foulée.

    Des repas bons et équilibrés, rien à dire de ce côté-là. J’ai connu pire.

    Une fois le plateau débarrassé, le temps s’allonge, l’activité laisse place au silence. Les secondes s’égrènent lentement et on attend, on attend, on attend…

    On attend que la journée se termine et que la matinée redémarre afin de retrouver de la vie, du bruit, du contact humain.

    Évidemment, il y a la séance de kiné de l’après-midi, mais elle se résume à une séance de sport auto-gérée. D’ailleurs, elle n’est pas obligatoire, certains s’en passent royalement et préfèrent vaquer à leurs occupations.

    Au début, avec une mobilité réduite et difficile voire douloureuse, je me contente de ces moments « obligatoires » sans chercher à en faire plus. Mon accident m’ouvre la porte des livres, je découvre Netflix, je commence la méditation allongée, la position assise étant encore impossible.

    La méditation

    J’ai découvert la méditation, de ce que je peux me souvenir, en rééducation. L’idée m’a été apportée par Olivier, un ami du Sud.

    La méditation ? Tiens donc, je sais déjà que je n’y connais pas grand chose. Ma vie d’avant ne me laissait pas le temps d’entrevoir ce genre de pratique. Je croyais que je n’avais pas le temps ou que j’allais le perdre.

    Alors, j’ai commencé à m’y intéresser. J’ai lu des articles sur la toile et je me suis abonné à Namatata, une application qui permet la pratique de la méditation guidée. Hors de question pour moi, à l’hôpital de faire sans cette application, je ne savais ni comment faire ni par où commencer.

    Je vous avoue que pour commencer la méditation, les médicaments m’ont beaucoup aidé. 😆

    Il était assez simple pour moi de fermer les yeux et de me balader dans mon corps à la façon « L’aventure intérieure » (Les vieux fans du petit écran me comprendront).

    Là où il a fallu du temps, c’est quand il a fallu être à l’écoute de mes gênes, de mes douleurs, de mon corps. Comprendre qu’à chaque douleur ou gêne qui apparait il peut y avoir une émotion non gérée en amont.

    Que ressentez-vous physiquement quand vous avez peur ? Une boule au ventre ? Que se passe-t-il dans votre organisme quand vous êtes en colère ? D’où viennent les expressions « avoir la boule au ventre », « se prendre la tête » ? Sont-ce des sensations influencées par ces expressions ou sont-elles devenues des expressions à cause des sensations ressenties par tous ?

    A vous de vous faire un avis, le mien est déjà tranché. En ce qui me concerne, aidé par la méditation, j’ai réussi à analyser des sensations physiques désagréables voire des douleurs, à en trouver les causes et à les faire disparaitre.

    La plupart d’ailleurs, venaient de ma propre vision des choses, de ma façon de les analyser, de les interpréter. Elles n’étaient bien souvent pas le reflet de la réalité.

    Exemple : Je n’ai pas de message depuis quelques jours d’un ami, mon imaginaire prend le dessus (souvent conduit par le petit diable) et je m’imagine qu’il se moque de ma situation, je me mets en colère, une boule d’énergie négative se forme au niveau du cœur. La méditation m’aide à sentir cette boule, j’en cherche les causes possibles et la boule disparait quand je trouve la racine du mal. J’apprends ultérieurement que mon ami a, en fait, cassé son portable et qu’il ne pouvait pas me joindre. Dans cet exemple, sans méditation, quand j’apprends l’histoire du téléphone cassé, la boule s’en va d’elle-même. Mais la solution ne s’offre pas forcément à nous à chaque fois et il faut chercher. (Aucun portable n’a été maltraité pendant la rédaction de cet exemple. Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. Ou presque 😈 )

    Bref la méditation, c’est canon, c’est bon. Il faut que je m’y remette de façon plus assidue.

    Extrait de mon journal intime. Date 21.08.2017

    Cette semaine, il m’a été demandé de marcher sur les 2 pieds. Les trous sur le pied droit ne sont pas tous résorbés même si c’est en bonne voie, mais je n’ai pas le choix. Mes doigts de pieds commencent à se rétracter, ils deviennent durs et douloureux. Il faut les remettre en action pour éviter un problème supplémentaire dans le futur.
    Je remarche donc sur mes deux pieds, aidé de mes béquilles, et la douleur est revenue de façon intense. Je passe d’une station assise en fauteuil roulant à une station debout sur les 2 pieds greffés. Je ne pensais pas que ce serait aussi douloureux. Je me force à marcher pour m’habituer à cette douleur mais mes plaies saignent, je suis obligé de faire renforcer mes pansements. Je ne veux pas parler de cette douleur aux infirmières car je ne souhaite pas avoir plus d’antidouleurs, je souhaite savoir quand la douleur partira de façon naturelle.
    Ça a un côté grisant de remarcher sur ses 2 pieds, même si l’on se sent ridicule avec des béquilles. J’ai une sensation bizarre : je ne suis pas encore redevenu un homme. C’est sûrement dû aux béquilles, ça a chez moi un côté réducteur. Il faut que je travaille plus, que je marche plus, si je veux pouvoir me passer d’elles.

    La balade, la lecture, la vie

    Quand l’ennui commence à se faire sentir dans la chambre. Je pars en vadrouille, en fauteuil roulant dans le couloir. Et là, c’est le drame. Je suis limité à 80 m de couloir et j’imagine que je dois passer pour un taré à circuler dans le couloir devant le personnel médical qui doit en voir passer beaucoup des comme moi.

    Comme je l’ai dit dans un précédent article, il n’est pas possible pour un handicapé en fauteuil de sortir de l’hôpital seul, les voies d’accès sont trop en pente. C’est suicidaire.

    Au bout d’un temps relativement court, après quelques tentatives de blagues avec les infirmières de garde, je rentre dans ma chambre pour ne pas qu’elles puissent se douter de ma déficience mentale. 😀

    Je me prends une boisson dans mon frigo (on a tous un petit frigo dans la chambre) que ma femme remplit quand elle vient et je vais sur la terrasse qui a le mérite d’être immense et orientée Sud. Mes pieds sont protégés jusqu’aux genoux, ma cuisse gauche est sous un manchon de compression, le bronzage promet d’être drôle. Je bois tranquillement au soleil en lisant un bouquin. Le bonheur n’est jamais loin.

    C’est vrai que j’ai tendance à parler des évènements douloureux, tragiques qui ont suivi mon accident de cryothérapie mais j’ai connu aussi, même dans cette situation, des moments de bonheur.

    Je crois que ce sera l’objet de mon prochain article : De la joie en rééducation.

    Abonnez-vous !

    Vous souhaitez recevoir directement sur votre boite mail le dernier article du blog ? Inscrivez-vous en suivant ce lien.

  • Parmi les miens de Charlotte Pons

    Parmi les miens de Charlotte Pons

    Aurais-je acheté ce bouquin si je ne connaissais pas, même de loin, l’auteure de ce livre ? Je ne pense pas, il aurait fallu que je tombe dessus pas hasard. Mais n’est-ce pas un hasard si mon cousin a décidé, un jour, de prendre en épousailles, la charmante sœur de l’auteure ? La famille ayant fait grand cas de ce livre, il était de bon ton de l’acheter. C’est la 1ère fois que je lis ce style de roman. Il est des premières fois qui ne laissent pas de bons souvenirs, celle-ci n’en fera pas partie. Il y a écrire et savoir écrire, Charlotte sait écrire !

    Mon chat qui doit penser : « Non ! Tu as lu ça toi ? Chat alors… »

    Où ?

    L’histoire se déroule en France, entre lac et montagnes. Je ne suis pas sûr que l’endroit ait été évoqué.

    Quand ?

    L’histoire est contemporaine. C’est une tranche de vie familiale de notre époque.

    Qui ?

    • Manon, la fille ainée.
    • Gabriel, le second de la fratrie, fragile mentalement mais force de la nature physiquement.
    • Adèle, la petite dernière.
    • La maman, en état de mort cérébrale.
    • Le papa, survivant.

    L’histoire :

    Manon, qui n’habite plus chez ses parents, est mariée et jeune maman. Elle apprend au téléphone que sa mère est hospitalisée suite à un accident. Elle est invitée à rejoindre sa famille à son chevet dans les plus brefs délais.

    Arrivée à l’hôpital, elle apprend par les médecins que sa maman est en état de mort cérébrale. Sa réaction est sans appel elle souhaite qu’elle meure.

    Son frère et sa sœur sont en total désaccord, le père semble subir et ne réagit pas.

    Commence alors une nouvelle vie pour tous : Une vie autour de maman mais sans elle, une vie sombre pleine de non-dits qui vont faire surface quand les émotions sont à fleur de peau. Tout le monde ne va pas vivre la situation de la même façon.

    C’est un roman sombre. Ne vous attendez pas à rire à gorge déployée. Mais on ne peut s’empêcher d’être au cœur de l’histoire.

    Bonne lecture.

  • 2020, l’année de vinvin

    2020, l’année de vinvin

    Le bilan 2019

    L’année 2019 est passée à une vitesse folle. Ça fait un peu cliché mais je l’ai vraiment ressentie de cette façon. A noter, tout de même, 2 moments où le temps semble s’arrêter, 2 mois de mon année où je me fais opérer et pendant lesquels je suis immobilisé.

    Je gère ces moments plus ou moins bien. Quand la date fatidique arrive (6 mai et 18 novembre en 2019), le stress monte, ma patience diminue et la colère explose rapidement. Puis vient le jour de l’opération et le mois d’inactivité totale qui le suit. Je passe sur un sujet que j’ai déjà longuement développé dans mes précédents articles. Donc 4 mois pendant lesquels ma vie oscille entre le stress et le mode off.

    Il en reste 8 me direz-vous. Et en ALD (Arrêt Longue Durée), il faut bien s’occuper pour qu’une année passe vite.

    Je fais beaucoup de kiné avec Pauline, une kiné en or avec qui je discute et je rigole beaucoup. Heureusement d’ailleurs, car il serait dommage d’y aller avec les pieds de plomb. 😆 Je dois faire 94km en taxi aller-retour pour la consulter. Elle est la seule avec l’équipement adéquat (Machine LPG qui aspire la peau) qui accepte de s’occuper exclusivement de moi pendant les 30mn que dure chaque séance. 1h45 de taxi pour 30mn de kiné, cherchez l’erreur. 😆

    Je lis beaucoup, plus qu’avant, ce qui n’est pas difficile, 2 livres par mois en moyenne. J’en mets d’ailleurs certains en avant sur mon blog dans la catégorie : Mes lectures. Je n’ai pas encore le réflexe de tous les mettre en avant mais ça va changer.

    Je me forme, j’apprends.

    • Je me suis mis à l’Italien et inutile de vous dire que je ne suis pas encore bilingue.
    • J’ai fait une formation à distance sur la sophrologie que je n’ai pas mené à son terme (l’intérêt a diminué avec la formation en ligne un peu bas de gamme). 😕
    • J’ai développé mes capacités à créer des sites WordPress en m’intéressant énormément au sujet via la construction de blogs (Blog4life dans un 1er temps et dunooordausud maintenant).
    • Je me suis collé à la formation de ma chérie sur le Community Management pour en connaitre les fondamentaux.
    • J’ai suivi 2 Mooc (Massive Open Online Courses, formation à distance ouverte au plus grand nombre) que j’ai validé sur les thèmes suivants : « L’attention, ça s’apprend! » et « Tourisme, culture et numérique : Quelles méthodes ? »

    J’ai appris, mais pas que…

    • J’ai regardé Netflix, Amazon Prime, Canal+ à la demande, OCS et j’en passe. 😳
    • J’ai médité mais pas assez souvent.
    • J’ai eu des contacts avec des personnes enrichissantes. Elles se reconnaitront ou pas.
    • J’ai passé des vacances en famille dans notre super lieu de résidence estivale chez nos amis des Lauriers Roses au Rayol Canadel.
    • Je me suis lavé 1 fois par jour en moyenne.
    • Je me suis mis au jeûne de 16 heures une fois par semaine.
    • J’ai une grippe intestinale (j’en sors)… :mrgreen:
    • J’ai fait un super Noël en famille, chose que je n’avais pas pu faire depuis l’accident à cause des opérations.
    • J’ai fait le plein de soleil de mars à novembre.
    • Je suis remonté 2 fois dans le Nord et à chaque fois, c’était émotionnellement très riche.
    • J’ai fait un week-end avec mes potos sur Bordeaux juste fabuleux.
    • Etc…

    Voilà en gros, le bilan de mon année, j’oublie certainement des choses importantes ou non, mais…

    On ne peut pas mettre 1 an sur table comme on étale ses lettres au Scrabble

    Patrick Bruel

    Et l’année prochaine ?

    Comme la photo de l’article le montre, je souhaite que 2020 soit comme un bonbon sucré qui fond lentement en bouche. Un plaisir simple sur la durée.

    En rapport avec mes pieds, 2020 sera l’année du lancement du procès, 3 ans après l’accident. 😯

    Je vais encore subir 2 opérations de lipofilling et faire 150 séances de kiné supplémentaires. 2020 sera peut être l’année de la consolidation. Consolidation ne signifie pas guérison mais juste arrêt des opérations car on sera arrivé au bout. On croise les doigts pour que la récupération soit maximale.

    L’ALD risque de passer en invalidité en avril à la date anniversaire de l’accident de cryothérapie. Reste à déterminer avec les médecins de la CPAM le degré d’invalidité. De Facto, je risque d’être licencié de mon emploi actuel et je ne serai peut-être plus responsable de site agroalimentaire.

    Mes résolutions

    • Je souhaite continuer l’Italien afin de m’améliorer.
    • Je souhaite apprendre sur d’autres thèmes.
    • Je souhaite méditer encore plus.
    • Je souhaite me chercher encore et toujours pour mieux me comprendre et me trouver.
    • Je souhaite m’entourer de personnes positives.
    • Je souhaite augmenter le nombre de gestes que je fais pour la planète.
    • Je souhaite diminuer ma consommation de viande.
    Ce n’est pas facile d’être vert. Kermit la grenouille.

    Au delà des résolutions, je suis impatient d’être en mai, car ma famille du rugby du Nord m’organise un week-end balade pendant 3 jours dans le Mâconnais. Ils vont bien-sûr me mettre dans un appareil adapté et me pousser. Ça risque d’être le week-end de 2020. 😆 Ce week-end sera suivi d’un autre week-end sur Toulouse tout aussi costaud. J’ai hâte…

    Et je souhaite continuer à écrire, parce que ça me fait du bien, ça me libère. De temps à autre, je reçois des compliments et des encouragements qui me grisent et m’aident à aller vers le haut. Il est bon de temps en temps de laisser parler son Ego.

    Merci à vous de m’avoir suivi en 2019, merci de continuer à me lire, ça me soigne…

    Belle année 2020 !

  • Égaux face à la douleur (ép. 12)

    Égaux face à la douleur (ép. 12)

    Journal intime. Date : 17.12.2019

    C’est un réveil compliqué. Cette nuit, je me suis réveillé deux fois. La première vers 1h00 du matin en ayant la sensation qu’il était 08h00 et la deuxième à 06h50 en ayant l’impression qu’il était 01h00. J’ai fait un rêve bizarre dans lequel je passais un entretien d’embauche qui s’est mal passé. Non pas que le boulot n’allait pas me plaire, c’est plutôt le processus d’embauche qui m’a froissé. Nous étions reçus en binôme par la DRH. Il fallait à la fois remplir un questionnaire technique et en même temps répondre à ses questions. Chose que ma binôme arrivait à faire à la perfection. En ce qui me concerne, j’ai pris le pli de répondre d’abord à ses questions avant de mettre le nez dans le questionnaire, étant partisan du fait qu’on ne peut écouter efficacement une personne que si l’on ne fait rien d’autre en même temps. A un moment donné (avec l’accent du sud), je me suis levé, énervé par la méthode et je suis parti en les remerciant. C’est à ce moment que la DRH m’apprend que la binôme travaille déjà dans la boite et qu’elle est juste là pour voir comment je vais réagir en situation de concurrence. Sans savoir si j’ai les capacités requises, je prends congé en n’omettant pas de lui dire que ces méthodes ne me plaisent pas et que je ne souhaite pas travailler dans une boite qui les utilise.

    Le mental

    Nous ne sommes pas tous égaux devant la gestion de la douleur, les médecins et tout le staff médical, n’ont eu de cesse de me répéter que le mental a une place prépondérante dans le processus de guérison. C’est une notion à laquelle j’adhère sans réserve, j’en suis persuadé.

    Une question émerge toutefois, à quelle étape de ma guérison en serais-je si je n’avais pas le mental que j’ai eu alors et que j’ai encore aujourd’hui ?

    J’ai connu des hauts et des bas, mais une chose est sûre, même si une baisse de mental a été le déclencheur de l’écriture de ces lignes, je suis à 95% du temps avec un mental positif.

    J’ai lu différents bouquins durant ma convalescence sur la récupération de personnes accidentées de la vie et dans la plupart des cas, leur mental est celui d’un grand sportif. J’ai aussi vu des reportages tout aussi similaires durant lesquels les accidentés de la vie, même sans le vouloir, comparent leur rééducation à une préparation pour les jeux olympiques. Mon mental n’est pas le même, il consiste à accepter ce qui m’arrive et à rester joyeux et positif quoiqu’il advienne. C’est certes moins guerrier mais tout aussi efficace, je ne me pose pas de jalons, je vis au jour le jour en regardant au-dessus de mon épaule de temps en temps afin de constater les progrès, puis je regarde vers l’avant mais pas trop, et je vis (en tout cas, j’essaye).

    Pas tous pareils.

    J’ai eu un voisin dans la chambre d’à côté (sinon, ça n’aurait pas été un voisin 😆 ), car je suis dans une chambre single (Eh oui, il aurait pu être un voisin de chambrée), qui n’avait pas cette chance. Je l’ai pourtant envié à mon arrivée, car brûlé uniquement au bras droit, il semblait en totale autonomie, en apparence, et plus proche de la sortie que de son arrivée. Mais nous n’avons pas tous le même mental.

    Il avait deux addictions à la cigarette et à l’alcool qui le poussaient toutes les deux à se conduire comme un collégien qui ne voulait pas guérir. Il quittait l’hôpital l’après-midi pour aller faire des courses et revenait éméché avec quelques victuailles qu’il allait cacher dans sa chambre. A ce moment-là démarrait une partie de cache-cache avec les infirmières et les aides-soignantes. Il se cachait dans les toilettes pour se rouler des cigarettes qu’il fumait sur la terrasse, il chutait sous les effets de l’alcool avec son plateau repas, et j’en passe. Il prenait des remontrances, des menaces d’expulsion, s’excusait comme un enfant, se couchait en demandant de la morphine et le lendemain, tout recommençait.

    J’ai été dans le jugement

    J’admire ces personnes qui savent tous les jours s’occuper de ces gens qui en ont besoin, sans jamais leur en vouloir, sans jamais les juger. Car je l’ai jugé moi, le ressentant comme une gêne, lui qui jetait ses cigarettes allumées par-dessus le balcon malgré les risques d’incendies, lui qui transformait les toilettes communes en cendrier géant, lui qui allumait sa télé à 01h30 du matin parce qu’il n’arrivait pas à dormir, oui je l’ai jugé.

    Mais aujourd’hui, je le plains, voire je les plains, car il n’est pas seul. La vie les a privés de ce mental qui accélère la guérison. Les apparences sont trompeuses, un regard jeté trop vite, un jugement rendu trop facilement, et finalement, une personne que l’on envie devient une personne que l’on plaint.

    J’étais à l’hôpital mais dehors, aujourd’hui, sous d’autres formes, il se passe exactement la même chose.

    La suite dans le prochain article : Léon Bérard de Hyères, la suite.